Discopathie : comment éviter d’en souffrir au travail ?
Discopathie : comment éviter d’en souffrir au travail ?
La discopathie se définit par l’usure des disques intervertébraux de la colonne vertébrale ou du rachis*. Si elle peut rester longtemps asymptomatique, cette maladie parfois professionnelle peut se manifester par des douleurs et une perte de mobilité.
Comme leur nom l’indique, les disques intervertébraux séparent chacune des vertèbres. Constitués de 85% d’eau et d’un anneau périphérique, ils s’usent et se déshydratent en cas de discopathie. Au point que les vertèbres concernées finissent par entrer en contact (ce qui provoque des douleurs) et à terme, se souder. Il existe différentes formes de discopathie, relatives à l’état de déshydratation du disque et la zone des vertèbres touchée.
De multiples causes
La principale ? Le vieillissement : « Une cause naturelle et attendue passé un certain âge. Et qui concerne aussi les personnes avec un mode de vie sain », relativise Félix Faber, vice-président en charge de l’exercice à la Fédération de syndicats de kinésithérapeutes (FFMKR). Autres causes : le surpoids et la sédentarité, cette dernière concernant plus particulièrement les métiers « de bureau ». Ceux plus physiques ne sont pas épargnés : port de lourdes charges, utilisation d’engins à vibrations ; et plus largement, la pratique de mouvements répétés dans une posture prolongée. Enfin, le tabac accentue les risques de discopathie.
Cette dernière peut être reconnue comme maladie professionnelle. À condition d’exercer un des métiers figurant dans les tableaux des maladies concernées, et d’avoir travaillé pendant au moins 5 ans avec des éléments tels que des engins ou véhicules émettant des vibrations de basse et moyenne fréquence, et porté de lourdes charges.
Prise en charge
Travailler avec une discopathie, c’est possible ! À condition d’adapter son environnement, si besoin. Aide à la manutention, adaptation de l’emploi du temps, fauteuil ergonomique : du matériel nécessaire dont il faut faire la demande à la médecine du travail.
Autre traitement essentiel ? Le mouvement ! « Le temps où l’on préconisait du repos est révolu », rappelle Félix Faber. « Des mouvements répétés, souples et légers, comme lors de la marche ou de la course à pied, stimulent le système d’hydratation des disques et donc du dos. » Une activité physique à pratiquer régulièrement, en accord avec son médecin et son kinésithérapeute.
Ce dernier est un interlocuteur de choix pour aider à renforcer ses muscles. Il conseille également les meilleures postures à adopter au travail et les gestes à effectuer, idéalement toutes les heures : « Se redresser, rentrer le menton dans le cou tout en rentrant le ventre et chercher à s’agrandir un maximum, en s’étirant. » L’objectif ? Bouger et rester dynamique un maximum, et ce, quel que soit son métier.
Victoria Louvel
*Terme médical de la colonne médicale