En piste avec Dorian Foulon !
En piste avec Dorian Foulon !
À 6 mois des Jeux Paralympiques Paris 2024, qui se dérouleront du 28 août au 8 septembre, Vies de Famille vous propose de découvrir le portrait de 10 athlètes handisport inspirants.
Que ce soit sur route ou sur piste, Dorian Foulon a à cœur d’être le numéro 1. Ce qui ne l’empêche pas d’être quelqu’un de très humble. Lorsqu’on le rencontre, il se montre calme, serein, confiant. Une force tranquille pour cet athlète qui garde un état d’esprit équilibré et maîtrisé, même face à des défis sportifs importants.
Vous avez démarré la compétition à l’âge de 14 ans en mixité valide et handisport, et participez toujours aux courses valides avec la Fédération Française de Cyclisme. Comment vous est venue la passion du vélo ?
Dorian Foulon. Complètement par hasard. Au départ, j’étais plutôt attiré par le football ou le basketball, mais ce n’était pas recommandé avec mon handicap au pied, car je me blessais souvent. Ma mère, qui faisait du cyclisme en club, m’a alors proposé de l’accompagner et j’ai adoré ! Quand je roule, je n’ai pas de douleurs. Je me sens libre, seul face à la nature. C’est un pur plaisir !
Vous êtes né avec le pied gauche à l’envers. À l’âge de 3 mois, on vous a bloqué la cheville pour le remettre vers l’avant, ce qui a entraîné une atrophie musculaire de votre jambe gauche. Comment compensez-vous cette perte de puissance ?
D.F. Je ne la compense pas vraiment. Mon mollet gauche est à peine développé, ce qui entraîne une perte de puissance de 35 à 75 % par rapport à ma jambe saine. Pour optimiser mes performances, je porte des chaussures sur-mesure et j’ai un travail de préparation physique important.
Avec quatre médailles d’or au compteur, qu’est-ce que vos performances disent de vous ?
D.F. Cela prouve que je suis quelqu’un de déterminé. J’ai eu beaucoup de mal à décrocher mon premier titre, mais une fois au sommet, je fais tout pour y rester. Ma devise : le travail fini toujours par payer. Il ne faut jamais rien lâcher et toujours croire en ses rêves, même les plus fous !
Quels sont vos prochains défis sportifs ?
D.F. Après mon titre Paralympique à Tokyo en 2020, mon objectif est de faire encore mieux aux Jeux Paralympiques Paris 2024. Je voudrais rapporter au moins deux médailles d’or ! Courir avec les valides me pousse à me surpasser, car le niveau est plus élevé que le mien. Pour me préparer, je vais alterner 1 semaine à 15 jours de stages à l’étranger avec des compétitions tous les week-ends. À l’avenir, j’aimerais aussi relever un défi personnel en réalisant un Ironman en triathlon, l’un des plus longs formats de la discipline !
Dans la vie, vous êtes agent sous contrat civil au sein du ministère de la Défense, et faites partie de l’Armée des champions du Centre national des sports de la défense (CNSD). Comment vous voyez-vous dans 10 ou 15 ans ?
D.F. J’aimerais devenir éducateur spécialisé afin d’accompagner les jeunes vers l’insertion par le sport. J’ai entamé une formation que j’ai dû mettre en stand-by, le temps des compétitions. Mais je compte bien la valider après les Jeux. Au niveau personnel, je me verrais bien voyager en sac à dos à travers le monde avec mon vélo, histoire de vivre des expériences uniques.
Linda Taormina
Tous les articles de notre série :
Portrait 1/10 : Arnaud Assoumani, l’athlète au bras d’or
Portrait 2/10 : Élodie Lorandi, une nageuse au caractère bien trempé
Portrait 3/10 : Sofyane Mehiaoui, à 300 % pour les Jeux Paralympiques
Portrait 4/10 : Flora Vautier, la rage de vaincre
Portrait 5/10 : En piste avec Dorian Foulon !
Portrait 6/10 : Gwladys Lemoussu, une volonté de fer
Portrait 7/10 : Timothée Adolphe, le guépard blanc
Portrait 8/10 : Nélia Barbosa vogue vers les Jeux Paralympiques
Portrait 9/10 : Laurent Chardard, à contre-courant
Portrait 10/10 : Sandrine Martinet, ceinture noire de la résilience
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