En cours de séparation, comment supporter la cohabitation ?
En cours de séparation, comment supporter la cohabitation ?
Comment continuer de vivre sous le même toit quand on ne s’aime plus ? La plupart du temps subie, la cohabitation pendant une séparation n’est pas un moment facile à traverser. Quelques conseils pour mieux vivre cette transition.
Divorces, ruptures de PACS ou d’unions libres : en moyenne 425 000 séparations conjugales sont enregistrées chaque année en France(1). Au-delà de ses conséquences émotionnelles, une rupture soulève également des questions matérielles, essentiellement autour de la garde d’éventuels enfants ou du logement. Si, idéalement, chacun devrait vivre séparément pour acter la rupture, cette situation peut être retardée, le temps, par exemple, de vendre le bien immobilier commun ou de trouver à se reloger. Alors, pour des raisons essentiellement économiques, certains couples n’ont pas d’autre choix que de vivre sous le même toit.
Une situation invivable à long terme
Pour Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple(2), cette cohabitation subie doit être la plus courte possible. « Dans une séparation, l’un des deux membres du couple subit en général davantage la situation que l’autre et il serait douloureux pour cette personne de continuer à vivre avec l’être aimé, prévient-elle. Et inversement, douloureux également de subir la présence de celui qui souffre. À long terme, il y a un risque pour le couple de véritablement se détester ». Dans cette situation, impossible également de faire le deuil de la relation, pour le couple comme pour leurs éventuels enfants. « Les situations floues ou conflictuelles peuvent avoir des effets négatifs sur les enfants, notamment dans la construction de leur futur couple », explique Camille Rochet.
Une transition à organiser
Si la cohabitation est inévitable, il est important de fixer des règles afin que cette phase de transition soit la plus vivable possible. « En prenant le temps d’échanger à deux ou devant un psychologue, il est important que chacun exprime ses limites, précise Camille Rochet. Par exemple, s’il est compliqué pour l’un de partager la même pièce que l’autre, il peut être judicieux, si la superficie du logement le permet, de partager l’espace. » Pour rendre cette cohabitation plus supportable et préparer le déménagement à venir, il peut être aussi intéressant de commencer un tri des affaires de chacun et d’alléger le logement. « Il est aussi important de s’accorder sur des règles de vie temporaires pour que le logement ne devienne pas une zone de conflit, ajoute Camille Rochet. Cela passe notamment par l’interdiction d’y inviter une tierce personne avec qui commencer une relation. »
Un logement « en garde partagée »
Et si la cohabitation est impossible, toutes les ressources méritent d’être mobilisées pour quitter le logement, par exemple, à tour de rôle. Et pour limiter les dépenses, il peut être intéressant de privilégier un hébergement ponctuel chez des proches, une co-location, une solution peu onéreuse comme le camping… Ces solutions étant provisoires, il est important de lancer rapidement des démarches pour se reloger durablement : demande de logement social, recherche via les sites spécialisés ou les réseaux sociaux, sollicitation d’un travailleur social pour étudier les aides possibles (APL, ALF, ALS)… De quoi commencer une nouvelle vie dans la sérénité.
(1) Source : Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES)
(2) https://www.anoustous.com