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Harcèlement scolaire : ayons les bons réflexes

Perte de confiance en soi, isolement, dépression, voire suicide : le harcèlement scolaire est un délit qui peut avoir des conséquences graves sur un enfant. Heureusement, il existe des solutions pour gérer ce type de situations et en limiter les dégâts. 

Qu’elle soit physique, verbale et/ou psychologique, la violence répétée sur un élève par d’autres élèves au sein de son établissement scolaire porte un nom : le harcèlement scolaire. « Je préfère le terme d’intimidation, explique Cécile Hozenat, psychologue de l’Éducation nationale et co-secrétaire de la commission Éducation nationale au Snp*. C’est un phénomène de groupe complexe qui peut n’avoir aucune conséquence sur l’enfant ciblé si les adultes qui l’entourent adoptent une réaction rapide et adaptée. »

 

Trouver les bons mots


Quand un enfant exprime une situation de violence subie, certains adultes tiennent parfois des propos maladroits qui peuvent faire croire à l’enfant qu’il est responsable de ce qui lui arrive et qu’il réagit mal. Des réponses comme « tu n’as qu’à te défendre », « tu n’as qu’à l’ignorer » ou encore « tu l’as peut-être un peu cherché » peuvent avoir des effets négatifs sur l’enfant et sa construction. « Le premier réflexe à avoir est d’écouter l’enfant et de lui apporter un soutien entier et immédiat, poursuit Cécile Hozenat. Il est important de ne pas mettre en doute sa parole, de lui dire que ce qu’il traverse n’est pas acceptable, qu’il a eu la malchance de tomber au mauvais endroit au mauvais moment avec les mauvaises personnes ». Autre conseil : ne pas chercher à vérifier les faits. « Pour les adultes, le monde des enfants – qui n’ont pas la même conception de la vérité et du mensonge – est impénétrable, précise-t-elle. Quand un enfant nous dit qu’il n’est pas bien à l’école, nous devons le croire et nous en occuper. »

 

Une méthode efficace à l’école


Écouter, comprendre, soutenir : et après ? Pour agir efficacement, la « méthode de la préoccupation partagée » est préconisée. Celle-ci se met en place à l’école, lieu de l’intimidation. Sans punir immédiatement les élèves incriminés – sauf s’ils sont responsables de faits graves –, cette méthode consiste à entourer l’enfant concerné pour le sécuriser et à casser la dynamique de groupe. Comment ? en responsabilisant chacun de ses membres pour qu’il se préoccupe de l’enfant harcelé et trouve des solutions pour que sa situation s’améliore. « Cette méthode élaborée par des experts et recommandée par le Ministère de l’Éducation nationale a fait ses preuves, atteste Cécile Hozenat. Pour être généralisée à toute la communauté scolaire, elle nécessite des formations et des moyens.» 

Des ressources pour se reconstruire


Si le dialogue et la confiance sont essentiels pour aider un enfant harcelé à l’école, un accompagnement psychologique, via le psychologue de l'Éducation nationale, par exemple, peut être pertinent. Les Centres médico-psychologique (Cmp) pour enfants et adolescents et les Centres médico-psycho-pédagogiques (Cmpp) proposent également des consultations psychologiques prises en charge. En libéral, il est important de s’adresser à un psychologue formé à la prise en charge des jeunes victimes et au psychotraumatisme. Besoin d’écoute et de conseils ? Une ligne téléphonique dédiée au harcèlement scolaire – le 3018 – est accessible gratuitement. 

*Syndicat national des psychologues

 

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