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Le harcèlement scolaire est désormais un délit

C’est officiel : la loi du 2 mars 2022 place désormais le harcèlement scolaire au statut de délit, susceptible de poursuites judiciaires pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende dans les cas les plus graves. Un acte symbolique.

 

Le 3 novembre a lieu la journée de lutte contre le harcèlement scolaire, avec un goût particulier cette année : « L’arrivée de la loi faisant du harcèlement scolaire un délit donne le sentiment d’avoir enfin été entendu », déclare Jonathan, harcelé à l’école primaire. 
Près d’un élève sur dix l’est chaque année en France. « Un phénomène qui existe depuis longtemps, mais véritablement pris en compte depuis 2011 », rappelle Justine Atlan, Directrice Générale de l’association e-Enfance, qui souligne « le traumatisme à vie » pour les victimes. « Avant d’être harcelé, j’allais facilement vers les autres. Depuis, j’appréhende d’être en public », confirme Jonathan, aujourd’hui âgé de plus de 20 ans.

 

Délit de harcèlement scolaire : un effet dissuasif ?

Le jeune homme espère que cette loi découragera les harceleurs. Pour Justine Atlan, c’est précisément l’un de ses objectifs : « Savoir qu’il y a un risque d’être poursuivi en justice est dissuasif. L’objectif est de responsabiliser des jeunes en construction, avec la capacité d’apprendre de leurs erreurs et d’être éduqués. » Et ce, avant que la justice ne s’en mêle. 
Avant le 2 mars, aucune sanction ne pouvait être prononcée à l’encontre des harceleurs, multipliant les risques de récidive. Aujourd’hui, élèves, étudiants et personnels d’établissements reconnus coupables de harcèlement encourent jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende en cas de suicide ou tentative de suicide de jeunes harcelés. Un stage de « sensibilisation aux risques liés au harcèlement scolaire », peut également être décidé.

 

Lutte contre le harcèlement scolaire : un enjeu pour l’Éducation nationale

Apprendre à vivre ensemble ? L’un des rôles de l’Éducation nationale : « L’instruction porte essentiellement sur le savoir, mais pas assez sur la vie en société », constate la Directrice Générale de l’association e-Enfance, qui poursuit : « Les familles se sentent souvent impuissantes face à l’école : un lieu obligatoire mais qui ne protège pas assez leurs enfants, malgré leurs nombreuses demandes. » 
Avec cette loi, de nouvelles perspectives s’ouvrent aux professionnels du milieu scolaire, tous devant être sensibilisés au harcèlement, selon Justine Atlan : « Psy-En, personnels de cantine, Cpe… le repérage et la prise en compte des cas de harcèlement sont encore trop inégaux au niveau national », déplore-t-elle. Son souhait ? Uniformiser la sensibilisation, notamment dès la formation initiale des professeurs des écoles.  
 

 

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