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Témoignage : « la RQTH me permet de me reconvertir »

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Comme 3,1 millions de personnes en France, Nathalie Hadef est titulaire d’une reconnaissance administrative de handicap (RQTH)(1). Une aide qui marque le début d’un nouveau départ pour celle que la maladie a contraint de changer de milieu professionnel. 

 

Quel est votre parcours professionnel ?

Nathalie Hadef : J’ai travaillé pendant 20 ans dans le secteur de la petite enfance en milieu hospitalier, en crèche, puis comme assistante maternelle. J’adorais mon métier mais je ne m’arrêtais jamais. En 2021, j’ai développé une maladie neurologique qui m’a valu un an d’arrêt de travail et, au final, une déclaration d’inaptitude à exercer mon travail. Je ne peux plus rester longtemps debout, travailler au sol ou marcher trop longtemps, et cela m’empêche d’intervenir auprès de jeunes enfants.

 

Comment avez-vous pu accéder à la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ?

N.H. : J’ai eu de la chance car mon médecin traitant a pris toute la démarche en charge. Avec un dossier médical complet, la RQTH m’a été accordée en seulement cinq mois. La RQTH me donne accès à une carte mobilité inclusion (CMI) ainsi qu’à l’allocation aux adultes handicapés (AAH) qui est très précieuse car j’ai deux enfants et nous vivons désormais avec le seul revenu de mon conjoint. 

 

Sur le plan professionnel, comment avez-vous rebondi ?

N.H. : Je ne me suis jamais arrêtée de toute ma carrière et l’impossibilité de retravailler dans un secteur que j’aimais m’a fait tomber en dépression. Pendant un an, j’ai réfléchi à ce que je pouvais faire de ma vie mais c’était très difficile. J’avais même du mal à me lever le matin pour me rendre à mes rendez-vous médicaux. Suivie par un psychiatre, j’ai fini par me ressaisir. Comme j’ai toujours été créative, j’ai d’abord pensé à devenir décoratrice d’intérieur mais la MDPH a rejeté ce projet de reconversion car il c’était un métier trop physique. J’ai donc revu mon projet : je souhaite désormais devenir infographiste et travailler à mon compte, depuis mon domicile.

 

Comment êtes-vous accompagnée dans cette reconversion ?

N.H. : En m’engageant dans un projet de reconversion professionnelle avec la MDPH, j’ai pu avoir accès à des ateliers, notamment pour refaire mon CV. La RQTH m’a aussi permis d’accéder à un centre de formation adapté. Cela fait plusieurs mois que j’y suis une formation au métier d’infographiste qui durera 18 mois. Même si c’est loin de chez moi, je m’accroche car c’est important pour mon avenir. J’ai également eu l’opportunité de faire des stages dans la communication et le marketing qui ont confirmé mon projet.

 

Comment les entreprises perçoivent-elles le fait que vous êtes reconnue comme personne handicapée ?

N.H. : Je pense que cela fait peur aux employeurs car cela implique qu’ils procèdent à des adaptations de poste. D’ailleurs, il n’est pas toujours recommandé d’écrire « RQTH » sur notre CV. En choisissant de travailler à mon compte, j’évite de m’exposer à ces refus et cela me permet de mieux gérer ma fatigabilité et mes troubles cognitifs. À 51 ans, c’est important que je puisse travailler à mon rythme.

 

(1) Source :

Chloé Dussère

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