Que pensent les personnes avec handicap de l’accès aux JO ?
Que pensent les personnes avec handicap de l’accès aux JO ?
Des cérémonies d’ouverture aux épreuves olympiques et paralympiques, l’inclusion a été centrale pendant les JOP de Paris. Mais qu’ont pensé les personnes en situation de handicap de l’accessibilité des lieux ? Deux d’entre elles racontent.Des cérémonies d’ouverture aux épreuves olympiques et paralympiques, l’inclusion a été centrale pendant les JOP de Paris. Mais qu’ont pensé les personnes en situation de handicap de l’accessibilité des lieux ? Deux d’entre elles racontent.
12 millions de spectateurs ont assisté aux épreuves des jeux olympiques et paralympiques (JOP). Parmi eux, près de 350 000 personnes en situation de handicap, d’après les chiffres recensés par les organisateurs. Pour les accueillir dans les meilleures conditions, de nombreux moyens ont été déployés : transports aménagés, parcours adaptés entre les gares et les sites sportifs, accueil par des volontaires… Différents aménagements dont le ministère des Sports s’est déclaré satisfait.
Mais qu’en ont pensé les personnes en situation de handicap ? Deux d’entre eux nous ont donné leur avis : Estelle et Jia Qiang résident tous deux au
d’accueil médicalisé (FAM) des Batignolles, à Paris. La première se déplace à l’aide d’une canne et le second est en fauteuil roulant. Tous deux ont été confrontés à différents moyens d’accès aux épreuves. Constat : leur bilan est mitigé.
Longues distances
Pour tous les deux, beaucoup de marche au compteur, parfois imprévue : « Pour me rendre au Stade de France, j’ai dû prendre la ligne 14 puis un bus qui s’est arrêté 2 arrêts plus tôt pour des raisons de sécurité. J’ai dû marcher longtemps », raconte Estelle qui a assisté à des épreuves dans différents lieux sur 4 jours. Même regret pour Jia Qiang qui s’est rendu à Bercy une journée : « Nous avons été mal renseignés à l’arrivée et avons dû marcher un moment avant de trouver la bonne entrée. » Une marche rendue plus difficile par la configuration des lieux : « L’accès aux WC était compliqué avec un fauteuil, d’autant plus que les gradins étaient en pente. »
Des lieux de compétition parfois difficilement accessibles
Côté signalétique également, l’accessibilité ne semblait pas assez visible pour tous. « Pour acheter des souvenirs, il n’y avait pas de file ni de caisse réservée : j’ai dû renoncer à mon achat car les gens ne me laissaient pas passer », déplore-t-il. Coup de stress aussi dans les gradins pour le groupe d’Estelle, en raison de leur placement inadapté : « Nous étions devant mais les animatrices étaient à l’arrière. C’était compliqué pour les personnes ne pouvant pas parler d’être éloignées d’elles. Heureusement, comme il y avait des places libres, elles ont pu nous rejoindre. »
Un imprévu qui n’a pas gâché la fête pour autant : Estelle et Jia Qiang gardent de très bons souvenirs des différentes épreuves auxquelles ils ont pu assister. De même pour l’accompagnement des bénévoles chargés de les renseigner et de les guider : « Ils ont tous été très gentils et attentionnés », relatent unanimement les deux résidents.
En résumé, l’accessibilité des personnes en situation de handicap aurait donc pu être encore mieux optimisée, aussi bien sur place que dans les transports. Des améliorations qui restent toujours valables à Paris comme dans le reste de la France, même hors-Jeux.
Victoria Louvel
Pour aller plus loin :
Paris 2024 : quelle accessibilité pour les Jeux Olympiques et Paralympiques ? » sur le site officiel de l’administration française
« Toutes les informations sur l'accessibilité des lieux ouverts au public » sur le site officiel « Accès libre »
Rappel de la notion de handicap dans le « Code de l'action sociale et des familles » sur le site officiel de Légifrance