Maladie chronique et grossesse : les bons réflexes
Maladie chronique et grossesse : les bons réflexes
Si les progrès médicaux permettent à davantage de femmes atteintes d’une maladie chronique (diabète, épilepsie, lupus…) de mener une grossesse sereine, un suivi spécifique est nécessaire. Et pour ces femmes, tout commence avant même d’être enceintes.
« Est-ce que je peux être enceinte ? » C’est l’une des nombreuses questions à se poser quand on est atteinte d’une maladie chronique et que l’on a un désir d’enfant. Seul un dialogue entre la patiente et son médecin spécialiste peut y répondre. « Peu de maladies chroniques sont incompatibles avec la grossesse mais il existe encore certaines pathologies comme l’hypertension artérielle pulmonaire sévère ou l’insuffisance cardiaque avancée, qui présentent trop de risques pour la femme et/ou le fœtus », explique le Dr Anne-Gaëlle Pourcelot, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital Bicêtre (Val-de-Marne). Vu que chaque patiente est différente, un échange avec un médecin – endocrinologue, cardiologue, pneumologue… – est indispensable.
La consultation préconceptionnelle
Une fois que la patiente est assurée de la compatibilité de sa maladie avec une grossesse, un rendez-vous avec un gynécologue-obstétricien avant d’être enceinte est fortement recommandé. Au cours de cette visite préconceptionnelle, plusieurs questions sont abordées, notamment l’influence de la pathologie sur la grossesse.
Et comme certains médicaments sont dangereux pour le développement du fœtus, une adaptation du traitement peut être proposée avec deux options possibles : l’arrêt des médicaments ou le changement de traitement. Ce rendez-vous permet également d’évoquer le suivi spécifique de la patiente pendant sa grossesse.
Un suivi sous surveillance
Alors qu’une femme enceinte sans maladie connue peut être suivie en ville, puis à l’hôpital à partir du sixième mois de grossesse, certaines pathologies nécessitent un suivi de la future mère dans des hôpitaux qui disposent de services adaptés. Dans certains cas, la patientes peut également être suivie au sein de services de maternité de niveau 2 ou 3. Dans ce cas, une équipe pluridisciplinaire (obstétricien, spécialiste de la pathologie, échographiste…) accompagne la femme enceinte, mois après mois, pour vérifier que tout se passe au mieux pour elle et son bébé. Selon sa pathologie, des examens complémentaires peuvent lui être proposés, comme des échographies plus fréquentes ou des prises de sang plus régulières.
En fonction du profil de la patiente, l’accouchement peut être déclenché avant le terme mais cette situation est loin d’être systématique. « Et très peu de maladies chroniques contre-indiquent un accouchement par voie basse », rassure le Dr Pourcelot. Une fois le bébé arrivé, il est essentiel que la jeune maman reprenne rendez-vous avec son spécialiste afin de réadapter son traitement et bénéficier d’un suivi régulier adapté.
Pour aller plus loin
- « Je suis une femme diabétique » sur le site officiel de la Fédération française des diabétiques
- « MICI et grossesse » sur le site de l’association François Aupetit (AFA)
- « Epilepsie et grossesse » sur le site de l’association Épilepsie France
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