Je suis travailleuse saisonnière
Je suis travailleuse saisonnière
À 29 ans, Marion ne connait pas la routine. Si elle travaille en station de ski l’hiver, elle occupe un emploi près des plages, l’été. Entre les deux, elle parcourt les routes avec son compagnon. Portrait d’une saisonnière toujours en mouvement.
À l’âge où les étudiants délaissent leur job d’été pour s’engager dans une voie professionnelle, Marion, elle, a choisi… de ne pas choisir. « Comme beaucoup d’étudiants, je travaillais l’été avec les sauveteurs en mer, raconte-t-elle. Après cinq ans de cursus universitaire en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS), j’ai eu envie de poursuivre sur les plages. Comme c’était un emploi saisonnier, il a fallu que je trouve un emploi pour l’hiver. » Marion se tourne alors vers les stations de ski où elle occupe un premier poste dans un agence de location d’appartements.
Le choix de l’itinérance
Voilà maintenant six ans que Marion enchaîne ainsi les emplois saisonniers qu’elle accepte à condition qu’ils incluent un logement. Si elle change régulièrement d’emploi en été – éducatrice sportive, opératrice dans un parc d’accrobranches… –, Marion occupe le même emploi depuis plusieurs années dans une station de ski où elle travaille dans un magasin de location de matériel. « C’est le seul point de stabilité de mon année, explique-elle. Le reste du temps, avec mon compagnon, nous changeons de région en permanence avec notre van et nous profitons des moments hors-saisons – au printemps et à l’automne – pour rendre visite à nos proches et voyager ».
Une vie simple mais bien remplie
À ce rythme de vie, Marion trouve de nombreux avantages : pas de lassitude, la découverte de nouveaux endroits, métiers, milieux… « Pendant mes jours de repos, je peux aussi profiter de l’endroit touristique dans lequel je travaille et faire du ski, par exemple, une activité que je n’aurais pas les moyens de faire si je ne travaillais pas dans la station », raconte la jeune femme. Côté finances, Marion et son compagnon, lui aussi saisonnier, gagnent juste ce dont ils ont besoin et touchent le chômage entre deux saisons, un soutien financier indispensable pendant les trois mois non travaillés dans l’année. Sans crédit à rembourser et avec un rythme de vie simple, ils ne se plaignent pas même si, quand on parle à Marion des aides spécifiques dont les peuvent bénéficier, elle prévoit de se renseigner.
Une (relative) liberté
Même si la vie de saisonnière ne connait pas la routine, elle n’est pas toujours facile. Marion le déplore ; trop d’employeurs négligent les conditions de travail de leurs employés temporaires. « Certains ne paient pas les heures supplémentaires, d’autres proposent un logement insalubre… c’est un peu la loterie », précise-t-elle. Un autre inconvénient : dépendre de la météo. Depuis plusieurs années, les stations de ski ouvrent plus tard et moins longtemps, faute de neige. Marion pense donc à revoir son organisation en travaillant davantage l’été. Mais ces aléas sont loin de décourager sa nature aventurière : « Tant que je n’ai pas le coup de cœur pour une région en particulier, je continuerai d’être saisonnière. Vivre en décalé me convient parfaitement : je n’imagine pas partir en vacances en même temps que tout le monde ». Si elle n’a pas d’enfant, Marion constate que des saisonniers parviennent à coupler vie de famille et itinérance… Rien ne freinera son goût de la découverte !
Pour aller plus loin :
Tout sur l’emploi saisonnier sur le site de Pôle Emploi
Travailleurs saisonniers : quels sont vos droits ? sur le site du Gouvernement
Nos articles :
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