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Fratrie : les avantages à être « l’enfant du milieu »

« Oublié », « négligé », « complexé »... La place du cadet, est souvent décrite comme la pire position dans une fratrie. Pour Vies de Famille, une psychologue spécialisée décrypte la question pour mettre un terme à ce mythe.

 

Historiquement, l’aîné a toujours occupé une place de choix au sein d’une fratrie. Le premier né, l’héritier, le modèle... Le benjamin, lui, cristallise l’attention des parents exaltés par la « nouveauté ». 

Coincé entre les deux, le cadet aurait-il hérité de la « pire place » ? « Un mythe ! », rétorque Cécile Viénot, psychologue clinicienne spécialisée en enfance et adolescence. Mais alors, pourquoi autant de fantasmes planent-ils sur le puiné ? « Il est souvent associé à un déficit d’attention parentale, pris entre l’ainé, qui a été l’objet de toute la disponibilité et de la joie de la découverte de la parentalité, et du benjamin qu’on va choyer davantage car il signe toutes les “dernières” fois à vivre en tant que parents », explique la spécialiste.

Ainsi, le cadet peut parfois avoir du mal à trouver sa place, oscillant entre l’envie « d’être aussi grand que l’aîné, complexé de ne pas faire aussi bien que lui et donc de ne pas satisfaire autant les parents, et celle de “régresser” comme le benjamin pour recevoir la même attention de ses parents », admet la psychologue. Mais ce n’est pas une règle universelle.


Des avantages non négligeables 


D’autres facteurs entrent en jeu tels que l’âge, le sexe ou le caractère. Ainsi, s’il s’agit d’une fille entourée de garçons ou encore d’un enfant qui a beaucoup d’années d’écart avec l’un de ses frères et sœurs, il aura un statut particulier qui lui permettra de se démarquer.

Certes, un garçon qui a 2 ans d’écart avec son grand et son petit frère aura une place particulière qui peut avoir une incidence sur sa vie d’adulte « mais autant qu’un aîné qui se sentirait trahi par l’arrivée d’un second enfant ou qu’un benjamin souffrant de parents vieillissants », estime Cécile Viénot. Le rôle des parents consiste alors à le rassurer sur sa légitimité dans la fratrie.

Par ailleurs, la place du milieu possède aussi des avantages non négligeables ! « Souvent, ce sont des enfants qui sont portés par la présence de leur ainé et donc particulièrement stimulés sur le plan sensoriel et langagier », observe l’experte. 

On leur prête également une certaine inventivité et autonomie, davantage habitués à jouer et s’occuper seuls « afin de s’adapter au manque de disponibilité éventuel des parents qui s’occupent aussi du reste de la fratrie ». Enfin, les cadets développent généralement un sens aigu du partage, habitués à prendre soin et à faire attention aux autres du fait de la présence d’un petit frère ou d’une petite sœur.


Un sens inné de la médiation ?


Le portrait craché d’O’neill, 23 ans. « J’ai aussi souvent été perçu comme le médiateur, apaisant régulièrement les tensions entre mon frère et ma sœur, deux caractères bien trempés ! Plus sensible et empathique, je les invite à s’écouter et à se mettre à la place l’un de l’autre, confie-t-il. Ce qui est naturel pour moi relève d’un véritable défi pour eux. » Toutefois, ce rôle ne tient pas nécessairement à la place dans la fratrie mais au tempérament de ses membres. 

Il n’y a donc pas de règles en matière de fratrie : « Le bonheur de celle-ci ne tient pas qu’au nombre d’enfants qui la compose, affirme la psychologue. Interrogez-vous sur vos propres désirs et transmettez à vos enfants ce qui vous a motivés à avoir trois enfants, ou plus, ou moins. Ainsi chacun pourra comprendre les atouts de la place qu’il occupe. » 

 

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