Formation à distance : comment tenir le rythme ?

La formation à distance ? Un vrai projet de vie qui implique nouvelles organisation, méthodes de travail… Et de possibles difficultés pour garder sa motivation tout au long du parcours. Comment y faire face, et conserver sa concentration ? Conseils.

Adulte et étudiant, les raisons d’entamer une formation à distance sont diverses : poursuite ou reprise d’études, obtention d’un diplôme, reconversion professionnelle... C’est d’ailleurs ce dernier motif qui a poussé la majorité des 54 000 adultes inscrits au Cned (Centre national d'enseignement à distance) en 2022 à entamer une formation à distance. Dans tous les cas, « un projet de formation à distance se réfléchit très en amont », prévient Laetitia Bertrand, conseillère en formation au sein de l’opérateur public.

Formation à distance : d’abord un projet réfléchi

« Il faut s’assurer de pouvoir mener formation et quotidien de front, en évaluant le temps sans contrainte que l’on va pouvoir y consacrer. Pour y arriver, il faut tenir compte de son temps de loisirs, passé avec ses proches, au travail… »
Cette réflexion peut parfois mener à reporter son projet, si l’on réalise qu’il est difficilement réalisable pour le moment : « Un report à ne pas considérer comme un échec, car pour réussir sa formation, mieux vaut pouvoir y consacrer le temps nécessaire. Ce serait plus compliqué de démarrer et de ne pas réussir à suivre ! »
Un projet auquel l’entourage est partie prenante : « La formation est personnelle, mais elle a un impact sur toute la famille ! Y compris quand on vit et étudie seul. Le temps passé à se former est du temps en moins passé ensemble, car il implique de ne pas être dérangé… et de savoir dire non ! » Le soutien de l’entourage ? « 80% de la réussite », pour Laetitia.

Formation à distance : les ingrédients pour réussir

Emploi du temps affiché, espace de travail dédié (bureau, bibliothèque, coworking, etc.) : des détails matériels qui aident à mieux se concentrer. Pour Carla* qui a suivi trois formations à distance (dont une alors qu’elle était encore qu’étudiante) et s’apprête à en démarrer une autre, le rituel est bien rôdé : « Je travaille le soir, après le dîner. J’enfile des vêtements dans lesquels je suis à l’aise et je m’installe confortablement. Cela me permet de faire la transition avec la sphère professionnelle. »
Ses astuces pour mener à bien sa formation ? « Faire du sport en parallèle, ne pas se mettre la même pression qu’au travail et se montrer indulgent envers soi-même. » Un dernier conseil appuyé par Laetitia Bertrand : « Il faut se fixer des objectifs d’apprentissage réalisables, sans en faire trop pour éviter le surmenage. » À cette fin, les temps de pause sont à prendre sans culpabiliser : « C’est une question de rythme biologique : il faut reconnaître les moments où l’on sature. Prendre une pause, même longue, aide à se remettre d’autant plus sereinement au travail. »
Pour tenir bon, le recours au collectif reste possible, en particulier pour les étudiants davantage à risque de se sentir isolés : par le biais des réseaux sociaux ou de forums de discussions, les occasions d’échanger sur les difficultés rencontrées et de réaliser qu’elles sont souvent communes, se présentent. « Cela peut donner lieu à la formation de groupes de travail informels, d’autant plus motivants. » Tout au long du parcours et en cas de difficulté, communiquer sur son projet s’avère essentiel pour mesurer ses progrès, se valoriser et poursuivre.

*Pour répondre à un souhait d’anonymat, le prénom a été modifié.

Victoria Louvel