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Exposer son enfant sur les réseaux sociaux : une pratique risquée

Quand on est parent, on est souvent fier de ses enfants au point de vouloir diffuser leurs photos ou vidéos sur Instagram, Facebook, TikTok ou encore WhatsApp. Si elle part d’une bonne intention, cette démarche est risquée alors, ayons les bons réflexes !

« 50 % des photos échangées sur les réseaux pédopornographiques sont publiées en ligne par les parents »*, rappelle Cyril di Palma, délégué général de l’association d’information et de prévention Génération Numérique. Ce chiffre révèle les dangers d’une pratique qui n’a rien d‘anodine. Alors, avant de partager l’image de son enfant sur les réseaux sociaux, il est important de se poser les bonnes questions :

 

Question n° 1 : est-ce que mon enfant est d’accord ?

Même si le droit à l’image d’un enfant relève, jusqu’à sa majorité, de la responsabilité de ses parents, chaque enfant a droit à une vie privée et à la protection de son intimité. Tel est le sens de loi adoptée en février 2024. C’est pourquoi il est important de demander son avis à un enfant en âge de comprendre et de s’exprimer avant de le prendre en photo, de le filmer et de diffuser ses images. « C’est l’occasion de montrer l’exemple en matière de consentement, commente Cyril di Palma. Une notion importante pour les interactions sociales actuelles et à venir de l’enfant. »

 

Question n° 2 : qui aura véritablement accès à mes images ?

Afin d’éviter que son contenu tombe dans les mains d’un individu qui pourrait le détourner à des fins malveillantes, il est essentiel de vérifier ses paramètres de confidentialité afin que seules des personnes connues et choisies aient accès à ces images. « Mais cela ne met pas à l’abri de tout, prévient Cyril di Palma. Même dans un réseau social qui permet de ne s’adresser qu’à une liste de contacts bien définie comme WhatsApp, il est important de fixer des règles avec les membres de cette liste en précisant par exemple que l’on n’autorise pas l’entourage à diffuser son contenu à des personnes plus éloignées. » Sur les autres réseaux, il faut être particulièrement vigilant car on ne connait pas toujours tous ses contacts parfaitement.

 

Question n°3 : Que renseigne ce post sur ma vie privée ?

Une image peut, sans que l’on s’en rende compte, donner des indices sur sa vie privée ainsi que sur celle de son enfant : l’adresse géolocalisée, le nom de l’école, les horaires, le contexte en arrière-plan… Autant d’informations qui pourraient intéresser un cambrioleur ou une personne malveillante à l’égard des enfants. En plus de traquer ces petits détails avant toute publication, il est important de ne partager aucune image mettant en scène la nudité.

 

Question n°4 : quelles conséquences psychologiques pour mon enfant ? 

En exposant très jeune un enfant aux regards des autres, et donc à leur jugement, il y a un risque pour lui de développer un trouble dans l’acceptation de soi, de son image. « Il est possible aussi qu’une vidéo humoristique mettant en scène son enfant en bas âge ne le fasse plus rire du tout une fois adolescent, explique Cyril di Palma. Pour résumer ; pour vivre heureux, vivons cachés et cette formule s’applique tout spécialement à nos enfants. »

*https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/le-vrai-du-faux-les-photos-d-enfants-postees-sur-les-reseaux-par-leurs-parents-se-retrouvent-elles-sur-des-sites-pedopornographiques_5672075.html

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