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Un congé paternité deux fois plus long !

Quand un bébé arrive, l'intérêt pour tous, parents et enfant, est de passer le maximum de temps ensemble. A compter du 1er juillet, c'est la bonne nouvelle pour les futurs papas : le congé paternité passe de quatorze à vingt-huit jours. Explications.

 

Un pas pour les papas, et une avancée sociétale. Dès cet été, la durée du congé paternité est multipliée par deux pour atteindre vingt-huit jours. Aujourd'hui, si 80 % des pères en CDI y ont recours, le taux plonge à 48 % pour les personnes en CDD*. Sur les vingt-huit jours, sept sont désormais obligatoires, pour permettre à tous les pères de prendre du temps pour accueillir leur enfant, quelle que soit leur situation professionnelle.

Le papa a le choix de bénéficier de ce congé dès l'arrivée du bébé ou, s'il préfère, de façon fractionnée, dans les quatre mois qui suivent. Les trois jours du congé de naissance sont toujours à la charge de l'employeur, les vingt-cinq restants sont indemnisés par l'Assurance maladie.

Une mesure qu'aurait appréciée Josselin Herbet, à la naissance de sa petite Hélia, puisqu'après son congé paternité, il avait joué les prolongations six mois : « J'avais envie d'être là pour les débuts, pour ne rien manquer. Je m'intéresse aux neurosciences et je sais que les premiers mois sont cruciaux dans le développement d'un enfant. Ils m'ont permis de tisser une relation étroite avec ma fille, de mieux comprendre aussi les signaux qu'elle m'envoyait : pleurs de faim, de fatigue, ou maux de ventre… »
 

Des bénéfices pour l'enfant et le couple

Olivier Aubert avait, lui, profité de seize semaines à la naissance de son premier fils, Léon, à l'occasion d'une expérience professionnelle en Australie : « Mon employeur incitait à prendre ce type de congé prolongé, j'ai trouvé que c'était une belle opportunité. J'ai vraiment réalisé ce que c'était de s'occuper d'un bébé toute la journée, les premiers mois de sa vie. De même, la fatigue, le temps et la capacité d'être multitâche que cela représentait. Cela m'a ouvert les yeux ! »

« La présence paternelle permet à l'enfant de s'appuyer d'emblée sur deux relations précoces, sécurisées et sécurisantes, qui vont lui être profitables tout au long de sa vie, éclaire Sylviane Giampino, psychologue de l'enfance et autrice du livre Pourquoi les pères travaillent-ils trop ? (Albin Michel, 2019). J'observe que les hommes qui ont eu du temps avec leur bébé dès les premiers mois retrouvent avec leur ado des modes de communication plus sensibles et plus proches. »

Des bénéfices qui se répercutent aussi au niveau du couple. « Un nombre important de ruptures conjugales se déclarent avec des enfants de plus en plus jeunes, et très souvent, la sensation de ne plus se comprendre prend naissance lors de l'arrivée d'un bébé, quand la maman est confrontée à un sentiment de solitude, d'injustice et d'abandon parfois », ajoute-t-elle. L'allongement du congé paternité répond aux besoins de l'enfant et de ses parents. Et marque un nouveau pas sur le chemin de l'égalité femme/homme.

* Données de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas)
 

Les papas français et leurs voisins européens

Avec quatre semaines de congé paternité, les Français dépassent désormais largement les Italiens qui disposent de sept jours, les Belges (dix) ou encore les Danois (quatorze). Mais ils restent encore loin du peloton de tête européen. Parmi les meilleurs élèves en 2021, on retrouve l'Islande (90 jours), l'Espagne (112) ou la Finlande (164 jours pour chaque parent). Les Suédois sont les champions incontestés : si le congé paternité est de 60 jours, ils peuvent bénéficier d'un de 480 jours à se répartir entre les deux parents et indemnisé à hauteur de 80 % du salaire !