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Les Aesh, une aide humaine pour l’école inclusive

130 000 Accompagnants des Élèves en Situation de Handicap (Aesh) facilitent la vie et les apprentissages scolaires, de la maternelle au lycée. Ces acteurs clés de l’école inclusive apportent de l’autonomie et une scolarité adaptée à chacun. Rencontre avec Karine Guillaume, Aesh.

 

Vdf : Comment êtes-vous venue à ce métier ?
Karine Guillaume : J’ai eu un grave accident à 4 mois du Baccalauréat et une fin de Terminale compliquée, qui m’a fait mesurer l’importance d’une scolarité adaptée. C’est avec ma motivation pour le travail social, et notamment l’aide au handicap, et après la formation initiale statutaire de 60 heures, que j’ai commencé le métier d’Aesh, en Ulis (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) en 2009.

Avec quels élèves travaillez-vous ?
J’ai d’abord accompagné individuellement un élève polyhandicapé. Durant la formation, on apprend les gestes techniques pour accompagner les personnes en fauteuil roulant, les bonnes pratiques pour gérer les troubles cognitifs (Dys par exemple), l’autisme, les handicaps moteurs et de langage. En fonction des besoins de l’élève, je suis amenée à lire ou écrire à sa place, souligner les éléments importants d’un texte, l’aider à comprendre des consignes, manipuler la calculatrice ou l’aider à s’organiser… Aujourd’hui, je travaille dans un lycée professionnel qui forme des jeunes aux métiers de la maintenance et de l’agriculture. Je suis Aesh collective au sein d’un dispositif Ulis Pro de 12 élèves, au côté de l’enseignant spécialisé.

À quoi ressemble votre quotidien ?
J’accompagne certains élèves en inclusion dans leur classe, pour reformuler les consignes, apporter des explications complémentaires à celles de l’enseignant ; de retour dans le dispositif Ulis, nous approfondissons cette aide. Ma mission est d’aider les élèves à gagner en autonomie et de les faire progresser en vue des examens. Au quotidien, je les aide à mémoriser en créant des petits outils. Par exemple, un jeu de carte pour mémoriser le nom des arbres. J’essaye d’être dans le concret !

Quelles relations avez-vous avec ces élèves ?
Des relations très humaines, on communique beaucoup et on se respecte. C’est important de garder la bonne distance. Pour eux, je suis une personne de confiance, un support et un soutien pour leur parcours scolaire ou leurs contacts avec le monde professionnel. Je suis à leur écoute, je valorise leurs réussites, je leur donne envie d’apprendre et de s’accrocher.

Quelles satisfactions trouvez-vous dans votre métier ?
À force de côtoyer différents handicaps et des jeunes de tous âges, on progresse sans cesse. D’ailleurs, je suis devenue Aesh référente pour transmettre mon expérience. Mais ma principale motivation c’est de donner la chance à ces élèves d’avoir une scolarité la plus « normale » possible, à leur propre rythme. J’aime quand mes collègues constatent la progression d’un élève, quand ils sont en réussite. Leur capacité à se gérer et s’épanouir est ma plus belle récompense. C’est un beau métier, à condition d’aimer l’humain et travailler avec des enfants !

 

Repères*
-430 000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire à la rentrée 2022 (+35% depuis 2017)

-60% d’entre eux ont besoin d’un accompagnement humain.

-Le budget de l’école inclusive (+ 66%) et le nombre d’Aesh (+ 42%) progressent constamment depuis 5 ans.
* Source : ministère de l’Éducation nationale – chiffres 2022

 

Mots clés

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