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Le gaz hilarant, pas si drôle que ça…

Inhaler du protoxyde d’azote : la pratique est de plus en plus courante, notamment chez les lycéens et étudiants. Pourtant, ceci n’est pas sans danger pour la santé. Explications.

 

Depuis plusieurs années, des cartouches grises de protoxyde d’azote jonchent les trottoirs. Frappés par l’ampleur du phénomène, quatre étudiants en communication, Maeva, Nina, Embarek et Léo, ont voulu sensibiliser aux dangers de cette pratique sur les réseaux sociaux
 
« On voit des cartouches un peu partout, notamment devant les lycées, raconte Embarek. En faisant des recherches, on a vu que c’était aussi présent dans les soirées étudiantes, notamment en médecine. Un membre de notre groupe a été confronté à cette situation… » De plus en plus répandue, l’inhalation de ce gaz peut générer des troubles graves pour la santé.
 
Vous connaissez peut-être le protoxyde d’azote dans les flacons de chantilly... mais certains l’utilisent pour ses sensations euphorisantes. Vidé dans un ballon de baudruche puis inhalé, « il monte au cerveau et provoque des distorsions sensorielles, et notamment des fous rires », explique Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).
 

De l’utilisation occasionnelle à l’addiction

 Les dangers peuvent être immédiats. « Ce gaz très froid peut provoquer des brûlures au visage ou dans les voies pulmonaires, précise Nicolas Prisse. On se retrouve aussi dans une situation de détresse respiratoire relative, avec un risque d’asphyxie ou de perte de connaissance, ce qui peut entraîner une mauvaise chute. Il y a aussi un effet sur le système nerveux qui provoque des vertiges et une perte de repères. »
 
Si l’usage n’est pas nouveau, beaucoup de « consommateurs » vont au-delà de l’expérience festive ponctuelle. « Certains s’adonnent à cette pratique de manière régulière, voire quotidienne et dans des quantités importantes. Elles peuvent alors consommer plusieurs centaines de cartouches en une seule journée », témoigne Nicolas Prisse. Il est donc possible de développer une addiction.
 

Risques sur la moelle épinière

 Sur le long terme, on observe notamment des atteintes sur le système neurologique, des troubles cardiaques ou psychiatriques. « Le plus inquiétant reste le risque d’une atteinte de la moelle épinière à cause d’une consommation excessive », alerte le responsable de la Mildeca.
 
Disponible en vente libre, « le produit est facilement accessible et bon marché, une sorte de "mode" s’est donc développée », observe-t-il. Sur Twitter, certains encensent cette pratique qu’ils jugent « drôle ». Mais sous le slogan et hashtag « le gaz hilarant c’est tentant mais pas si marrant », les étudiants en communication ont voulu mettre en lumière les dangers du « proto » en soirée, qui amène souvent « à ne plus savoir ce que l’on fait ».
 

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