La contraception n'est pas seulement l'affaire des femmes
La contraception n'est pas seulement l'affaire des femmes
La contraception masculine n’a pas encore gagné assez de terrain. Pourtant, certains hommes prennent la responsabilité directe de leur fertilité. Tour d'horizon des méthodes de contraception masculine existantes.
Cinquante-cinq ans se sont écoulés depuis l'adoption de la loi Neuwirth qui, en 1967, a autorisé l'usage de la pilule contraceptive sur prescription médicale. Mais la contraception reste largement l'affaire des femmes, qui portent également le poids des grossesses non désirées.
Aujourd’hui, certains hommes se sentent tout de même concernés, à juste titre. « Ils estiment naturel d'endosser la responsabilité de leur non-désir d'enfant, explique Marie Mazaudou, conseillère conjugale et familiale au Planning Familial. Dans certains couples hétérosexuels, la charge de la contraception est aussi partagée dans la durée : 2 ans l'un, puis 2 ans l'autre par exemple. »
Les hommes peuvent recourir aux méthodes éprouvées. Comme le préservatif efficace à 98 % et qui protège des infections sexuellement transmissibles (Ist). Il permet de partager la charge de la contraception avec leur partenaire. Ou encore la vasectomie, stérilisation à visée contraceptive mais qui est irréversible.
Des méthodes alternatives
Les hommes peuvent également recourir à des méthodes alternatives hormonale et thermique. La méthode hormonale consiste en une injection hebdomadaire de testostérone en intramusculaire, qui réduit le nombre et la mobilité des spermatozoïdes, les rendant infertiles. Ceci est réversible et efficace pendant 3 mois.
Cette contraception a été développée par un médecin andrologue, le Dr Soufir de l'hôpital Cochin à Paris. En plusieurs décennies d'expérimentation, aucune grossesse non désirée n'a été enregistrée. « Comme la pilule, la contraception masculine hormonale est menée sous surveillance médicale, précise la conseillère. La méthode présente quelques possibles effets secondaires, non systématiques : acné, augmentation de la libido, pointes d'agressivité, prise de poids. »
Slip chauffant, anneau de silicone...
Quant à la méthode thermique, elle consiste à augmenter légèrement la température des testicules, de 35° à 37°, grâce à la chaleur corporelle, ce qui suffit à interrompre la production de spermatozoïdes. Après 3 mois d'utilisation d'un slip « chauffant » ou d'un simple anneau de silicone remontant les testicules à l’entrée des canaux inguinaux, l'homme devient infertile. Le processus est également réversible.
Le changement des habitudes contraceptives reste un long processus. Au Planning familial, sur 21 000 consultations autour de la contraception, seules 200 concernent la contraception masculine. Mais, il y a une progression, c'est trois fois plus qu'en 2018 ! Une tendance à suivre et à encourager pour l’égalité femmes-hommes.
Pour aller plus loin
- - Le numéro vert du Planning Familial sur les sexualités et la contraception
- - Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine (Ardecom)
- Nos articles :
« Pilule stérilet, implant : désormais gratuits jusqu’à 25 ans »
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