Illettrisme : il n’est pas trop tard pour réapprendre
Illettrisme : il n’est pas trop tard pour réapprendre
Lecture, écriture, calcul… certaines personnes ne maîtrisent pas toujours les compétences de base, ce qui peut entraîner de lourdes difficultés au quotidien. A l’occasion des Journées nationales d’action contre l’illettrisme, des solutions existent.
En France, l’illettrisme concerne 7 % de la population âgée de 18 à 65 ans, selon les chiffres de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (Anlci). Bien qu’ayant été scolarisées en France, ces personnes rencontrent des problèmes pour lire, écrire, calculer... Ces lacunes se manifestent très tôt dans l’enfance et les freinent plus tard dans leurs vies professionnelle et personnelle – pour remplir des documents administratifs, lire des panneaux d’orientation, compter leur monnaie ou encore envoyer des messages.
Pour leur venir en aide, il faut d’abord lever certains freins. « L’une de nos missions consiste à informer et sensibiliser le plus d’acteurs possibles pour faire sortir ces personnes de leur invisibilité et les aider, reconnaît Eric Nedelec, directeur adjoint de l’Anlci. Par honte, il est souvent difficile pour elles d’avouer leurs difficultés. »
Remise à niveau
L’agence s’efforce également de faire connaître les diverses structures – associations, centres de ressources contre l’illettrisme (Cri) – qui peuvent accompagner ces personnes. C’est comme cela que Line, 30 ans, a entamé une remise à niveau.
« Ma conseillère Pôle emploi m’a parlé d’une association susceptible de m’aider, explique-t-elle. Je suis accompagnée chaque semaine par un bénévole. J’ai fait des progrès en lecture, en écriture, en compréhension... Ce n’est pas évident avec l’âge, mais je le fais pour mes trois enfants, et parce que je veux devenir auxiliaire de vie scolaire. »
Soutien de l’employeur
La sortie de l’illettrisme s’accompagne parfois d’obstacles, et la démarche peut prendre du temps. Franck, 47 ans, est passé par trois associations avant de finalement trouver un soutien auprès de son employeur. Ce dernier lui finance une formation auprès d’un centre de ressources contre l'illettrisme. Chaque semaine, il reçoit un cours particulier d’une heure sur son temps de travail.
« Je fais de la mécanique poids lourds, et il y a des diagnostics à lire sur ordinateur. Quand je n’arrivais pas à déchiffrer, je devais demander à un collègue. Je me débrouillais d’une façon ou d’une autre », se souvient Franck. Grâce à un accompagnement personnalisé, il n’est désormais plus obligé de déployer autant d’énergie pour remédier à ses difficultés quotidiennes, et se sent surtout soutenu.
Un exemple qui, il l’espère, donnera le courage aux personnes dans sa situation de demander de l’aide pour réapprendre, et ce quel que soit l’âge.
Pour aller plus loin
Le site dédié aux Journées nationales d’action contre l’illettrisme
« La prévention et la lutte contre l’illettrisme à l’école » sur le site du ministère de l’Education nationale
Mots clés
éducation
emploi
solidarité