Handicap : la colocation inclusive comme alternative
Handicap : la colocation inclusive comme alternative
Encore peu connue du grand public, la colocation inclusive s’adresse aux personnes handicapées qui ne peuvent ou ne souhaitent pas vivre seules dans un logement ordinaire. Elle permet de conjuguer autonomie et sécurité.
Vivre ensemble pour être plus forts : c’est l’objectif de « l’habitat inclusif ». Des colocations pour personnes en situation de handicap, qui ne peuvent pas vivre seules à leur domicile et font le choix d’habiter avec d’autres personnes handicapées. Une alternative pour gagner en indépendance, à mi-chemin entre le logement ordinaire et la vie en établissement.
« L’habitat inclusif est un habitat partagé, accompagné et inséré dans la vie locale, confirme Typhaine Mahé, sociologue, chargée de mission habitat inclusif à la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (Cnsa). C’est un lieu de vie ordinaire dans un environnement où les habitants peuvent accéder facilement et librement aux transports, aux commerces, aux services sociaux, médicaux ou à quelque lieu que ce soit comme tout citoyen. »
Un animateur intervient pour faciliter le quotidien
Cet habitat est assorti d’un projet de vie sociale partagée. « Chaque locataire dispose d’un espace privatif, meublé ou non, et partage, avec les autres locataires, un ou des espaces communs, souvent la cuisine, le salon, etc. », poursuit Typhaine Mahé.
Un animateur, qui ne vit pas sur place, intervient pour faciliter le vivre ensemble : il régule les rapports entre locataires si nécessaire, anime la vie partagée, des activités et sorties sur la base d’un projet imaginé par tous les locataires.
« Nous sommes libres de participer ou non aux activités proposées, explique Sylvie, atteinte d’une maladie psychique et résidente d’un habitat inclusif au Havre (Seine-Maritime). J’habite chez moi, mais je suis accompagnée. Si j’ai une crise d’angoisse par exemple, l’animateur ou mes colocataires sont là pour m’aider ou prévenir d’un danger. »
Un accompagnement individualisé est aussi assuré par les services sociaux et médico-sociaux pour le soutien à l’autonomie (aide à domicile, auxiliaires sociales et éducatives, etc.).
Se rapprocher des conseils départementaux et associations
Sur le principe du libre choix, l’habitat inclusif rompt l’isolement et l’insécurité, et permet de pouvoir vivre chez soi en n’étant plus seul. Les personnes handicapées intéressées par ce mode d’habitat doivent se rapprocher des conseils départementaux ou des associations représentantes d’usagers. La maison départementale des personnes handicapées (Mdph) peut aussi apporter des informations sur l’existence de logements inclusifs au sein de votre département.
Pour l’heure, ces colocations pour personnes en perte d’autonomie sont encore rares. 200 projets ont été recensés sur tout le territoire. Selon la Secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, « quelque 600 projets de colocations » pourraient voir le jour d'ici à fin 2022.
Pour aller plus loin
« Guide de l’habitat inclusif pour les personnes handicapées et les personnes âgées » sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé
« A découvrir : l’habitat inclusif » sur le site monparcourshandicap.gouv.fr
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