Handicap : dans quel cas consulter un ergothérapeute ?
Handicap : dans quel cas consulter un ergothérapeute ?
INTERVIEW. L’ergothérapeute aide les personnes en situation de handicap, moteur ou psychomoteur, à surmonter de nombreux obstacles et à préserver leur autonomie au quotidien. Entretien avec Franck Alcouffe, ergothérapeute à Lyon (Rhône).
Vies de famille : Quel est le rôle d’un ergothérapeute ?
Franck Alcouffe : Il évalue les possibilités physiques d’une personne dans son environnement, et fait des propositions pour améliorer son quotidien par le biais d’aménagements ou d’exercices. Son objectif est de maintenir – ou de développer – l’autonomie d’une personne, en fonction des capacités qui lui sont propres.
Comment intervient-il ?
La première étape est l’évaluation : pourquoi la personne est-elle limitée ? Quelles sont ses difficultés pour se déplacer, se laver, cuisiner (qu'elles soient d’ordre musculaire, psychique, ou liées à son environnement) ? L’ergothérapeute réalise un bilan, et fait des propositions pour agir sur ces contraintes : il établit un plan de traitement.
En quoi consiste le traitement proposé ?
Il peut être de plusieurs ordres : intégrer progressivement une activité ou de la rééducation, aménager différemment une pièce (mobilier, tapis), revoir les accès à la douche, à la baignoire, aux toilettes, aménager la cuisine… Nous travaillons également avec les aidants afin d'évaluer au mieux les besoins.
Avec quels publics travaillez-vous ?
L’ergothérapie est utile dans toute situation impliquant une perte d'autonomie, qu'elle soit temporaire ou non. Nous travaillons avec les personnes âgées aussi bien qu’avec les personnes plus jeunes atteintes de maladie évolutive ou d’un handicap.
L’ergothérapeute aide également les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage comme la dyslexie ou la dyspraxie, qui entraînent des difficultés dans la motricité fine ou dans le repérage spatial.
Pour ces enfants, comment procédez-vous ?
On leur apprend à apprivoiser les gestes qui posent problème, à raison d’une séance par semaine en général : faire ses lacets, faire du vélo, ou simplement écrire. Des jeux de construction, des puzzles, ou différents moyens ludiques sont utilisés. Nous sensibilisons également les enseignants et les parents, afin de ne pas culpabiliser ou stigmatiser l'enfant, mais au contraire le valoriser dans ses apprentissages progressifs.