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Étudiants : comment tirer du positif d’un redoublement ?

Redoubler ou se réorienter en fin de 1re année : cette situation concerne un jeune sur 3 dans l’enseignement supérieur*. Souvent vécu comme un échec, le redoublement présente pourtant plusieurs avantages pour son parcours d’études et professionnel.

 

32,5 % : c’est la proportion d’étudiants en 1re année de Lettres, Sciences du langage, Arts pour l’année 2019-2020, qui ne s’est pas réinscrite l’année suivante. Un pourcentage conséquent touchant toutes les filières de l’enseignement supérieur, avec des taux ne jamais sous les 16 %.

 

Cette situation, Victor l’a vécue. Après l’obtention de son bac littéraire, le jeune homme a intégré une faculté de droit. « J’ai su que je n’allais pas poursuivre au bout de 3 semaines, confie-t-il. Je n’avais jamais fait de droit, mais les métiers de ce domaine m’ont toujours fasciné. J’étais motivé en démarrant la première année de licence (L1). J’ai tenu le plus possible, mais douloureusement, avec de mauvais résultats. » Il abandonne avant la fin du 1er semestre. « Pendant plusieurs semaines, j’étais perdu. Puis, je suis revenu à ce que je préfère : les Lettres. »

 

Le cas de Victor est loin d’être isolé. Redoublement et réorientation sont même des situations que Clotilde Paquier, psychologue de l’Éducation nationale au Centre d’information et d’orientation (Cio) de Saint-Cyr l’école (Yvelines), juge normales : « C’est difficile pour un étudiant de choisir ce qui l’intéresse. D’autant plus qu’il découvre certaines matières jamais abordées au lycée. » 

4 conseils permettent particulièrement de tirer avantage d’une telle situation :


 
1.    Construire son projet


Cette première année peut développer la réflexion sur son projet d’études, voire professionnel : « Le jeune bénéficie d’un an pour y réfléchir pleinement, avec la possibilité de faire des stages sous convention universitaire puisqu’à la fac, les cours se terminent généralement mi-mai », souligne la psychologue.


2.    Gagner en maturité


Épanoui en licence de Lettres Modernes, Victor ressort grandi de son semestre de droit. Et travaille d’autant plus sérieusement en ayant trouvé sa voie. « Chaque filière ouvre des portes, à partir du moment où l’on a trouvé ce qui nous correspond. » 


3.    Découvrir le fonctionnement du supérieur


Une année en université ou en grande école diffère de la période passée au lycée. « C’est un vrai fossé entre les deux, affirme Clotilde Paquier. La première année permet de savoir comment fonctionne l’enseignement supérieur. La deuxième année – ou seconde 1re année - peut alors être abordée plus sereinement. Il y a une adaptation à de nouvelles matières, mais pas au fonctionnement des études. »


4.    Savoir ce que l’on ne veut pas


Nouvelles matières et métiers auxquels elles préparent : beaucoup d’étudiants réalisent le décalage entre leurs attentes et la réalité. « Ils n’ont jamais fait de droit au lycée, tel qu’il est enseigné en université », illustre la psychologue. De quoi affiner leur projet, en écartant ce qui leur a déplu durant leur cursus.

Redoubler ou se réorienter ? Normal et même bénéfique, à bien des égards. À tel point que l’université prévoit depuis plusieurs années le « droit à la réorientation » en fin de 1er semestre, à condition de repasser par la plateforme Parcoursup pour le faire valoir. 

* Repères et références statistiques 2021, ministère de l'Éducation nationale, de la jeunesse et des sports.

 

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