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Des masques pour faire sourire les tout-petits

Depuis septembre, le port du masque est obligatoire pour les professionnelles des crèches et des maisons d’assistantes maternelles. Pour favoriser les échanges avec les tout-petits, 500 000 masques transparents ont été distribués dans toute la France.

 

« A, E, I, O, U… » Entourées d’une dizaine d'enfants, les auxiliaires de puériculture font des vocalises pour se chauffer la voix. Il est 11 h, et comme tous les matins, c’est le rituel des comptines à la crèche d’Espace 19 à Paris (19e arrondissement). Assises sur un tapis en mousse vert pomme, Jacky et Menoune entonnent avec succès les tubes habituels : « Bateau sur l'eau », « Je cache mes yeux », « Les petits poissons dans l’eau »...

Depuis quelques semaines, les professionnelles de la petite enfance ont intégré un nouvel accessoire dans leur quotidien : un masque transparent, pour que les enfants puissent les voir... presque comme avant. Cette crèche associative, qui accueille 50 enfants de 3 mois à 3 ans, en a reçu 40 exemplaires, fournis par la Caf juste avant les fêtes de Noël.

« C’est une bonne chose pour les enfants : ils voient de nouveau nos sourires et le mouvement de nos lèvres, assure Jacky, éducatrice de jeunes enfants dans cette crèche depuis vingt-sept ans. C’est important, car ils apprennent à parler. Et ça remet du naturel dans la relation avec les enfants. »
 

500 000 masques distribués

Entre décembre et début janvier, la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) a financé la distribution de 500 000 masques à plus de 20 000 crèches et maisons d’assistantes maternelles, partout en France. Des masques solidaires et inclusifs, puisqu’ils ont été confectionnés par APF France handicap (association d’utilité publique) puis acheminés à titre gracieux par Chronopost.

L'objectif de l’opération est de faciliter le développement et l’apprentissage des tout-petits. « Certains pédopsychiatres craignent que priver les bébés de la moitié du visage de leurs interlocuteurs, plusieurs heures par jour, ne provoque des troubles : difficultés à identifier les émotions, au développement de la communication orale, sentiment d’insécurité… En rendant visibles les visages, le masque transparent permettrait d’atténuer ces risques », avance Isabelle Sancerni, présidente du Conseil d’administration de la Cnaf.


 

Les bébés répondent aux sourires

A la crèche d’Espace 19, les membres de l’équipe portent désormais le masque inclusif en alternance avec le modèle classique, en fonction des activités : « En attendant d’en avoir d’autres, nous les réservons aux ateliers autour du langage et des émotions », précise Carole Locatelli, directrice de la crèche.

Les masques sont lavables vingt fois, charge à l’employeur de les renouveler lorsqu’ils ne seront plus utilisables. Pour Carole Locatelli, l’un des principaux freins reste le coût de ces masques… autour de 10 euros l’unité. Mais l’expérience a été bénéfique, assure-t-elle.

« On voit une différence, notamment chez les bébés qui répondent aux sourires qu’on leur adresse, ce qui n'est pas le cas avec les masques opaques. » Du côté des familles aussi, les réactions sont positives : « Les parents m’ont dit : "ça y est, on vous revoit enfin !" Retrouver le sourire des uns et des autres, ça rapproche aussi entre adultes... On ne s’était pas vus depuis des mois ! »
 

Pour aller plus loin

« 500 000 masques transparents pour les crèches et les maisons d’assistants maternels » sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé

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