Connaissez-vous la précarité hygiénique ?
Connaissez-vous la précarité hygiénique ?
Moins connue que la précarité alimentaire, la précarité hygiénique se définit comme étant le renoncement à certains produits d’hygiène faute de moyens. Les personnes touchées par cette précarité invisible peuvent être confrontées à une perte de confiance en soi et à l’exclusion sociale.
La précarité hygiénique est un accès difficile aux produits non-alimentaires, et en particulier aux produits d’hygiène - et ce pour des raisons économiques. Concrètement, vivre en précarité hygiénique c’est ne pas avoir les produits d’hygiène essentiels au quotidien : se laver sans gel douche, diluer ses produits avec de l’eau, espacer ses shampoings, se passer de déodorant mais aussi devoir choisir entre manger ou acheter des couches à son bébé, voir même pour les jeunes filles ne pas aller en cours par manque de protections hygiéniques…
Les bénéficiaires de minimas sociaux en première ligne
Tous les 2 ans depuis 2019, l’association Dons Solidaires réalise avec l’Ifop un baromètre « Hygiène et Précarité en France ». On y apprend que de plus en plus de personnes sont touchées par la précarité hygiénique : pour le dernier, datant de 2023, 34 % des Français affirment devoir limiter la consommation de certains produits d’hygiène de base, faute de moyens. Les bénéficiaires des minimas sociaux sont très touchés, et en particulier les familles monoparentales dont une grande majorité sont des mamans solos, avec peu de ressources. « « Je fais des économies sur les produits d’hygiène corporelle. Le shampoing sert à laver les cheveux et le corps. Mais il m’arrive de laver les enfants à l’eau seule, ou de leur dire de ne faire qu’une toilette rapide. » témoigne cette mère de deux enfants. Les étudiants sont de plus en plus touchés également.
Quelles sont les solutions ?
Pour lutter contre cette forme de précarité, plusieurs types d’associations peuvent soulager ponctuellement les victimes de cette forme de pauvreté. Des initiatives comme les épiceries sociales ou certaines structures d’accueil de jeunes par exemple, des réseaux d’aide aux plus démunis, ou encore des associations de lutte contre la grande exclusion distribuent des produits de première nécessité aux personnes qui en ont besoin.
Pour changer les choses plus en profondeur, il est important d’alerter pour mobiliser. Le baromètre bisannuel « Hygiène et Précarité en France » participe à cette dynamique publiant des chiffres fiables sur ce phénomène peu discuté. Le ministère des Solidarités et des Familles lutte contre la précarité menstruelle, qui est une forme de précarité hygiénique. Plusieurs régions (Île-de-France, Pays de la Loire) luttent contre cette précarité en organisant des distributions de denrées non-alimentaires.
Concours Innov Jeunes : œuvrer pour l’intérêt général
Depuis 2019, la Caisse nationale des Allocations familiales récompense des projets menés par des 12–17 ans qui contribuent à la cohésion sociale et au bien-vivre ensemble. Cette année, l’association bordelaise « Les Gâteaux solidaires » a reporté le prix « Citoyenneté et vie locale » pour leur laverie solidaire à destination des personnes en situation de précarité. Les lycées publics de Sens (89) ont, quant à eux, remporté le prix junior avec le projet « Les chaperons rouges » qui propose des solutions durables pour lutter et sensibiliser contre la précarité menstruelle. Les nouvelles générations sont donc mobilisées dans la lutte contre la précarité hygiénique.
Mots clés
précarité
hygiène
solidarité