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Comment lutter contre l'analphabétisme en France ?

Les difficultés avec l'écriture et la lecture ne sont pas marginales dans la population. L'illettrisme touche 7 % de la population française, chiffre auquel s'ajoute 1 % d'analphabètes selon l'Insee. Ces personnes font souvent face à des difficultés pour trouver un travail ou se sociabiliser. Témoignage de Marion Aguilar, autrice de MaClé Alpha.

En France, 3 millions de personnes sont illettrées ou analphabètes. « Il faut proposer des choses au-delà d'un livre pour les enfants afin d'aider ces personnes », affirme Marion Aguilar, autrice du manuel MaClé Alpha destiné aux apprenants adultes. Depuis 20 ans, elle développe des projets pilotes et des formations pour aider les Français qui ne savent ni lire ni écrire. « En Île-de-France, beaucoup de personnes ont d'énormes difficultés avec le français. Certaines n'ont jamais été scolarisées », souligne l'experte. L'analphabétisme n'est pas de l'illettrisme : une personne illettrée a déjà reçu un apprentissage de la lecture, mais ne maîtrise pas suffisamment celle-ci pour être autonome. « L'ANLCI (Agence nationale de lutte contre l'illettrisme) aide tous les profils de personnes rencontrant des soucis pour écrire ou lire », informe Marion Aguilar. Les régions multiplient également les initiatives : « “Compétences clés” ou encore l'outil numérique “J'apprends” sont très intéressants pour les aider. » Plusieurs méthodes existent ; les contraintes sont d'avoir du temps, mais aussi d'être informé de ces ressources. « Pour mobiliser, il faut organiser des rencontres et déployer des informations sur le sujet. Même si cela ne concerne qu'une partie de la population française, il ne faut pas l'oublier. » Les Caf appuient plusieurs actions en ce sens, dont une initiative des Actions éducatives familiales (AEF) visant à aider les parents qui ne savent ni lire ni écrire, grâce au suivi de leurs enfants scolarisés.


Un combat collectif

« Depuis des années, j'accompagne des personnes qui ne savent ni lire ni écrire, je veux me battre pour elles et leurs droits aux yeux des instances publiques », argumente Marion Aguilar. Ce public rencontre également d'énormes freins à l'embauche. « Beaucoup sont bloqués dans des métiers demandant de gros efforts physiques, ou des femmes restent mères au . Ils ne peuvent pas évoluer professionnellement », raconte-t-elle. La barrière principale est le fait qu'« ils sont aussi la proie d'arnaques car, souvent, ce sont des personnes en situation d'illectronisme (difficulté à utiliser les outils informatiques, NdlR) ». Cependant, elle souligne que la nécessité d'accompagner ce public difficilement accessible est mieux partagée : « Il faut les toucher avec des acteurs sociaux dans les régions », finit par conclure Marion Aguilar.

 

En finir avec les idées reçues

Selon l'ANLCI, 7 % de la population française âgée de 18 à 65 ans est en situation d'illettrisme, soit 2 500 000 personnes en métropole. Ce n'est pas un phénomène limité aux plus jeunes : la moitié des personnes illettrées ont plus de 45 ans.

L'expérience des acteurs de terrain a permis d'identifier plusieurs causes : un parcours scolaire compliqué, des difficultés familiales, professionnelles, un éloignement de l'écrit, etc.

L'illettrisme est présent sur tous les territoires, zones rurales comme urbaines. Enfin, il est invisible : les personnes qui y sont confrontées le cachent en contournant les difficultés.

Plus de la moitié exercent une activité professionnelle.

SITE WEB : anlci.gouv.fr

 

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