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Alcool et adolescence : une prévention essentielle

En ce jour de réveillon du Nouvel An, prévenir les conduites à risque des jeunes est un réel enjeu pour les parents. A un âge où construction de soi rime avec expérimentations, il est important de sensibiliser son adolescent à la consommation d’alcool.

 

Plus de 41 000 décès par an sont liés à l’alcool en France, et une consommation régulière chez les jeunes accroît le risque de maladie à l'âge adulte. Les alcoolisations ponctuelles importantes (Api) peuvent aussi conduire à une dépendance ultérieure. Par ailleurs, le processus de maturation de leur cerveau étant inachevé, les adolescents sont plus vulnérables aux substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis, ecstasy, héroïne, cocaïne, GHB...).

« L’alcool peut mettre tout le monde dans un état second, rappelle Sylvie Martin-Garnier, psychologue clinicienne au Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa) de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Les ados, souvent influencés par le phénomène de groupe, sont plus facilement amenés à faire des choses qu’ils peuvent regretter. » Dans ces conditions, que faire ?
 

Un dialogue suivi et constant

« On ne peut pas les priver de sorties sous prétexte de les protéger, commente Sylvie Martin-Garnier. Ils doivent faire leurs apprentissages. Mais les parents ont un rôle de guides. » On peut fixer quelques limites : avec qui sortent-ils ? Où ? Il ne faut pas hésiter à leur demander comment s’est passée leur soirée, voire à les récupérer à une heure convenue afin de s’assurer de leur sécurité.

Bien sûr, tout dépend des habitudes familiales. Certains parents interdisent toute consommation, d’autres souhaitent éviter que l’alcool ne devienne un produit d’effets. « Il n’y a pas un seul comportement modèle à avoir, poursuit la psychologue. Malheureusement, il n’y a pas de manuel. La seule solution, c’est un dialogue suivi et constant, afin de responsabiliser petit à petit son adolescent. »
 

Accompagner et être accompagné

Le sujet doit être amené progressivement (au même titre que la contraception, les relations sexuelles, le consentement, le cannabis…) dès que l’adolescent commence à vouloir sortir. « Il faut être attentif à la manière dont le jeune conçoit sa soirée, conseille Sylvie Martin-Garnier. Si l’alcool est présent, que compte-t-il faire ? Le travail d’un parent est aussi d’échanger avec son enfant à un âge où il expérimente. »

L’adolescence est une période qui peut être compliquée à gérer pour un jeune. Se fixer seulement sur le produit consommé en le prohibant n’aura pas toujours des effets bénéfiques. En revanche, l’instauration d’une écoute pour savoir ce que son ado vit, quels sont ses soucis, son éventuel mal-être, peut être bien plus efficace.

« Une anxiété ou un contrôle excessifs risquent de le braquer. Dans ce cas, on en reparle plus tard. Ou on trouve des prétextes, comme la conduite accompagnée et la nécessité de ne pas boire au volant, par exemple », conseille la spécialiste.

Si vous jugez que la consommation de votre adolescent devient un problème, sachez qu’il existe des structures dédiées : les consultations jeunes consommateurs. En cas de besoin, n’hésitez pas à les contacter.
 

Pour aller plus loin

« La consommation d'alcool des jeunes : ce que nous apprennent les enquêtes » sur le site de Santé publique France

« L’essentiel sur... les jeunes et l'alcool » sur le site drogues.gouv.fr

« Mon ado organise une soirée » sur le site Alcool info service

« L’addiction à l’alcool » sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé
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