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Hpv : un petit virus à prendre au sérieux

Très répandu, le papillomavirus humain (Hpv) peut induire plusieurs cancers, dont celui du col de l’utérus. Heureusement, un vaccin permet de s’en prémunir.

 

Près de 80 % des personnes sexuellement actives seront infectées par un papillomavirus humain (Hpv) au cours de leur existence(1). Sur les 200 types de papillomavirus, 40 se transmettent essentiellement lors de contacts sexuels. Très contagieux, ce virus se transmet par simple contact intime ou peau à peau. Le préservatif ne permet donc pas de se protéger assez efficacement. « La plupart du temps, il s’élimine naturellement, explique Dr Monelle Leclercq, gynécologue médicale et secrétaire générale de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale. Mais les lésions induites par le Hpv peuvent se transformer et donner lieu à des cancers. C’est aujourd’hui le deuxième agent carcinogène après le tabac. »

 

Un virus responsable de nombreux cancers

Le papillomavirus est en effet mis en cause dans 100 % des cancers du col de l’utérus, une maladie qui touche près de 3 000 femmes chaque année en France(2). Ce virus peut également être impliqué dans le cancer de la vulve ou du vagin, mais aussi les cancers de la sphère Orl, de l’anus et du pénis chez les hommes. « Les hommes sont encore plus sensibles aux infections Hpv et l’éliminent moins bien que les femmes, précise le Dr Leclercq. Or, les cancers qu’ils développent suite au papillomavirus ne font pas l’objet d’un dépistage. Ils peuvent donc être pris en charge plus tardivement avec, de ce fait, des conséquences potentiellement plus graves. »

 

Un vaccin qui a prouvé son efficacité

Depuis 2006, il existe un vaccin qui permet de prévenir les infections à Hpv les plus fréquentes. Non obligatoire, mais fortement recommandé en France, il a déjà permis de fortement diminuer le cancer du col de l’utérus dans les pays à large couverture vaccinale, notamment en Australie et en Grande-Bretagne. « L’Australie pourrait même être le premier pays à éliminer le cancer du col de l’utérus », ajoute le Dr Leclercq. Comme plus de 80 % des personnes contaminées au Hpv le sont dès leur premier rapport sexuel(3), la France recommande de vacciner les adolescents – filles et garçons – ayant entre 11 et 14 ans révolus afin de les protéger avant leur première exposition au virus. La vaccination se déroule en deux doses espacées de six à douze mois. Il est également possible de se faire vacciner « en rattrapage » entre 15 et 19 ans. Dans ce cas de figure, trois doses sont alors administrées sur une période de six mois.

 

L’importance du dépistage 

En complément du vaccin, la prévention du col de l’utérus fait l’objet d’un programme de dépistage systématique auquel il est recommandé de participer. Il consiste en un frottis du col utérien proposé aux femmes entre 25 et 30 ans. Après 30 ans, un test pour détecter le Hpv est proposé aux femmes. Si celui-ci est positif, un frottis doit être réalisé. Au contraire, s’il est négatif, un second test Hpv est proposé cinq ans après, puis tous les cinq ans s’il est toujours négatif. Le vaccin contre le Hpv associé à un dépistage régulier sont les moyens simples d’éviter le cancer du col de l’utérus.

 

(1)Haute Autorité de Santé
(2) Santé Publique France
(3) Sante.gouv.fr

 

 

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