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Automutilation : des marques en guise de mots

Surtout rencontré chez les adolescents, le phénomène d’automutilation consiste à s’infliger des blessures corporelles volontaires. Véritable choc pour les parents, ce comportement ne doit pas être pris à la légère et nécessite une prise en charge adaptée.

 

Coupures, brûlures, égratignures… certains adolescents s’infligent des blessures de manière intentionnelle. « Submergés par un stress ou par l'angoisse, ils peuvent en arriver à s'automutiler pour canaliser leur mal-être », précise François Riccino, coordinateur de la Maison des adolescents (Mda) de Montpellier (Hérault).

L'automutilation consiste à procéder de manière délibérée à des atteintes sur son corps, poignet, avant-bras ou abdomen : griffures avec les ongles, coupures avec un cutter ou un compas... « La douleur occasionnée par ces gestes détourne l'esprit [de la personne qui le fait], tout en lui donnant l’illusion de maîtriser sa pensée et donc sa vie », explique François Riccino.

Les jeunes de tout statut social peuvent être concernés par ce trouble. Le point d’achoppement : une souffrance non dite, un traumatisme dans l'enfance qui émerge à l’adolescence ou un problème actuel. Si le fait de se scarifier permet de tracer à la surface de son corps une souffrance indicible, le soulagement qu’il procure est de courte durée. Le trop plein d’émotions s’accumule toujours plus et la recherche d’un soulagement s’intensifie, entraînant un cercle vicieux.
 

L’écoute d’un tiers est fondamentale

Face à la découverte de ces blessures, c’est un véritable choc que peuvent éprouver les parents. S’il est nécessaire de prendre du recul sur la situation pour mieux aider votre enfant, son comportement ne doit pas être pris à la légère. Malgré l’absence de létalité immédiate, le risque à long terme de tentatives de suicide et de suicides augmente.

L'écoute d'un tiers se révèle fondamentale. « A la Mda, les parents sont gracieusement reçus individuellement ou dans des groupes de soutien, précise François Riccino. Après ce premier pas, c'est à eux d’écouter leur enfant, sans l’interrompre ni le juger. » Afin de trouver l’aide adéquate, n’hésitez pas à vous tourner vers les centres communaux d’action sociale (Ccas), un pédopsychiatre ou un psychologue. Grâce à cette prise en charge thérapeutique, votre adolescent pourra mettre en place des stratégies pour gérer ses tensions.
 

En savoir plus

« Qu’est-ce qu’une Maison des adolescents ? » sur le site monenfant.fr

« Le livret des parents, Saison 2 : L’adolescence » sur le site du ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Egalité des chances

« L’automutilation » sur le Fil santé jeunes (appel anonyme et gratuit – 0 800 235 236)
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