Trouble de l’attention : comment le diagnostiquer ?
Trouble de l’attention : comment le diagnostiquer ?
INTERVIEW. De 3,5 à 6 % des enfants scolarisés en France souffrent d’un trouble de déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. Comment l’appréhender ? Les explications de Céline Clément, professeure en psychologie et sciences de l’éducation.
Vies de famille : Qu’est-ce qu’un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (Tdah) ?
Céline Clément : C’est un trouble du neurodéveloppement qui apparaît très tôt chez l’enfant et qui se manifeste par des atteintes au niveau cérébral. Difficultés à se concentrer sur un jeu, perturbations par des éléments extérieurs ou nombreuses étourderies à l’école... ces comportements peuvent relever d’un Tdah. On peut parler de trouble lorsqu’un comportement sort de l’ordinaire et empêche le fonctionnement normal d’un enfant.
A quoi faut-il être attentif lorsqu’on est parents ?
Pour noter une différence comportementale, il faut d’abord évaluer son enfant par rapport à ses camarades du même âge. Les enfants avec un Tdah oublient souvent des choses. Soyez sensibles aux remarques des enseignants, telles que « votre enfant bouge beaucoup ». Ne tirez pas de conclusions trop hâtives non plus, car il ne faut pas oublier que l’agitation peut être due à autre chose : manque de sommeil, surexposition aux écrans, anxiété, tempérament de l’enfant et manque d’attention parentale…
Comment faire diagnostiquer son enfant ?
Dans un premier temps, il faut se tourner vers votre médecin généraliste ou votre pédiatre. C’est l’occasion d’évoquer la vie à la maison, car avoir un enfant avec un Tdah peut être épuisant, et les parents n’osent pas vraiment en parler. Le bien-être familial doit pourtant être au centre de la réflexion. Pour poser le diagnostic, le médecin vous orientera ensuite vers un neuropédiatre qui associera des psychologues ou des neuropsychologues dans la recherche du trouble. Ce processus peut être relativement long.
Une fois le diagnostic posé, comment accompagner son enfant ?
Il faut développer des stratégies à la maison et à l’école pour compenser les déficits de l’enfant. Il est important de donner des consignes explicites et uniques. Une phrase comme « dépêche-toi, on est en retard, mets ton manteau et tes chaussures ! » contient trop d’informations, par exemple.
On peut aussi aider l’enfant à gérer sa pensée et son comportement grâce à des programmes de psychoéducation. Les consignes visuelles et les listes de tâches sont de vrais coups de pouce pour aider l’enfant à devenir plus autonome et éviter la surcharge cognitive. Enfin, il faut surtout le féliciter face à ses efforts, ne pas hésiter à en faire trop et à se montrer très enthousiaste.
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