Le Sdsf travaille sur les 1 000 premiers jours :
La période dite des 1000 premiers jours est un moment clef du développement de l’enfant issue d’un concept scientifique mondial qui s’étend du 4eme mois de grossesse aux 2 ans de l’enfant.
Cette notion a été reprise en France via le rapport des 1000 1ers jours remis au gouvernement en septembre 2020, fruit de la concertation de 18 experts de la périnatalité. Ce rapport promeut une politique publique ayant pour objectifs de réduire les inégalités de destins et de favoriser l’épanouissement des familles.
Ainsi, 5 grands axes de travail sont privilégiés :
- un parcours sans discontinuité et soutenant de la grossesse au retour à domicile
- l’accompagnement renforcé des parents surtout dans les situations de vulnérabilité telles que le handicap ou les troubles dépressifs ;
- la mise à disposition des familles d’informations fiables et facilement accessibles
- la mise en place d’organisations facilitant la construction de la relation notamment en laissant du temps
- le renforcement de la qualité des modes d’accueil, lieux de développement, de socialisation, d’éveil et des moyens de lutte contre les inégalités et leur reproduction.
Les travaux du SDSF s’inscrivent pleinement dans cette dynamique. Ainsi, lors de son renouvellement, un groupe de travail spécifique s’est constitué autour de cette thématique avec 2 pistes pressenties :
La communication envers les familles via les maisons des 1000 1ers jours et la valorisation de l’appli ;
L'accompagnement des parents en situation de handicap pour une handi-parentalité facilitée.
Le handicap, un enjeu majeur dans le soutien aux familles du Lot-et-Garonne
Le Sdsf 2021.2026 identifie la question du handicap comme un enjeu majeur dans le soutien aux familles du Lot-et-Garonne
Ainsi, il priorise 3 actions :
- la mise en place d’un pôle ressources handicap départemental (Prh),
- l’inclusion des enfants et/ou parents en situation de handicap en milieu ordinaire,
- la détection précoce du handicap et la mise en place de l’orientation vers une prise en charge adaptée.
Le Prh a été institué et de nombreux acteurs interviennent sur les territoires afin de faciliter le parcours des familles.
Cependant, après la crise covid et à mi-parcours du Sdsf, un constat est partagé : celui de la nécessité de faire un point sur l’existant et sur le chemin à parcourir pour répondre aux besoins de toutes les familles concernées.
Ainsi, dans sa séance 20 octobre 2022, le Comité départemental des services aux familles a missionné la MDPH, avec l’appui de la Caf pour faire un point d’étape et relancer les travaux.
De nombreux acteurs institutionnels et associatifs ont répondu présents et se sont réunis en 2023 pour mieux se connaître, présenter leurs actions et les difficultés rencontrées sur les territoires.
Compte tenu de l’ampleur de la problématique et de la richesse des réponses, il a été décidé de continuer les travaux tout au long du SDSF par des sous-groupes qui réfléchiront sur les questions de la continuité éducative, des vacances inclusives, de l’accueil de l’enfant, du soutien aux parents porteurs de handicap, de la détection précoce et de l’orientation adaptée des familles.
Ces groupes alimenteront le SDSF par des propositions concrètes et ont en finalité de coconstruire un parcours des familles dont un parent et/ou un enfant est porteur de handicap.
Aider les familles monoparentales, Caf et Msa copilotent le groupe de travail
Le diagnostic du Sdsf 2021.2026 montre que le Lot-et-Garonne se caractérise par une proportion importante de familles monoparentales.
La monoparentalité peut être facteur de vulnérabilité : les familles monoparentales sont d’ailleurs un public important des services sociaux et des associations de soutien aux familles.
Face aux difficultés rencontrées par les territoires pour donner des réponses adaptées à ces familles, le Cdsf du 20 octobre 2022 a missionné la Caf et la Msa pour co-piloter un groupe de travail.
Les échanges ont permis aux acteurs présents de mesurer la complexité des situations et des difficultés administratives voire juridiques auxquelles sont confrontées ces familles…, mais aussi de réaliser que les institutions et les associations qui interviennent auprès de ces familles et leur apportent des réponses adaptées sont parfois méconnues sur les territoires.
Il a donc été décidé de questionner les territoires sur les enjeux autour de ce public et sur les besoins rencontrés afin d’y apporter des réponses, voire de construire un parcours des familles monoparentales en Lot-et-Garonne.
Agir pour pallier les difficultés de recrutement dans le secteur de la petite enfance
Les institutions, les communes et les associations porteuses d’établissements d’accueil du jeune enfant (Eaje) partagent les constats suivants en Lot-et-Garonne :
- la difficulté de recruter des personnels qualifiés notamment depuis la mise en œuvre de la loi Norma (2021) à savoir des éducateurs de jeunes enfants et des auxiliaires de puériculture
- la baisse du nombre de demandes d’agréments ces dernières années (19% entre 2021 et 2022) et des assistant(e)s maternel(e)s vieillissants
- une forte demande des demandeurs d’emploi auprès de Pôle emploi pour les métiers de la petite enfance alors que peu de gestionnaires de structures déposent des offres auprès de Pôle emploi
- un groupe constitué dans le cadre du Cdsf a effectué un état des lieux suivi de propositions. Ces propositions ont été remontées auprès du Conseil National de la Refondation.
Quelques chiffres sur l’état des lieux :
- 2021 : 1 285 agréments pour 4 652 places d’accueil dont 64 maisons d’assistants maternels (Mam) pour 806 places et 179 agréments
- 2022 : 1 213 agréments pour 4478 places et 845 assistants maternels en exercice dont 65 maisons d’assistants maternels (Mam) pour 797 places et 177 agréments
- 78 structures établissements d’accueil du jeune enfant (Eaje) pour 1699 places
- des formations diplômantes accessibles en Lot-et-Garonne soit 29 étudiants inscrits au Greta en 2022 / 2023 et 23 diplômés pour le CAP Accompagnement éducatif petite enfance (Aepe) et un agrément exceptionnel de 37 inscriptions à l’Ades Formation pour 2022/2023 pour la formation d’éducateur jeune enfant (Eje) avec 100 % de diplômés et 100 % d’employabilité. Mais un bémol subsiste, les étudiants viennent du grand Sud-ouest et ne travailleront tous pas en Lot-et-Garonne.
Des propositions ont été émises et le groupe a décidé de continuer ces travaux afin de les concrétiser :
- Dans les établissements d’accueil du jeune enfant (Eaje) : requestionner le pourcentage d’agents qualifiés et non qualifiés obligatoire par les textes et notamment les Eje
- Promouvoir / renforcer la professionnalisation par la validation des acquis de l’expérience (Vae) à fluidifier en augmentant le nombre de jurys professionnels, voire en permettant des spécialisations Vae (ex PE).
- Utiliser les méthodes de pôle emploi comme les actions de formation préalable au recrutement, les préparations opérationnelles à l’emploi, les ateliers de recrutement par simulation pour détecter les potentiels.
- Travailler avec les missions locales pour attirer les jeunes
- Mieux accompagner financièrement les Assistants maternels pour leurs formations (soir et samedi)
- Faire connaître les possibilités de financements par pôle emploi des appuis et préparations aux concours pour les Eje et les Auxiliaires de puériculture
- Permettre des échanges et passerelles entre les employeurs, les écoles de formation, la région, pôle emploi, les missions locales
- Mettre à niveau les salaires selon le niveau d’études dans les associations et institutions afin de répondre à une demande d’équité des différents métiers et rendre les métiers attractifs
Save the date ! 21 septembre 2023, réunion de lancement de l’axe 5 « continuité éducative, articulation des temps de l’enfant »
Le 21 septembre prochain, les acteurs éducatifs du département seront conviés à la réunion de lancement de l'axe 5 du schéma départemental de services aux familles : "Continuité éducative, articulation des temps de l'enfant".
Il s'agira d'un temps de rencontre inter catégoriel et inter institutionnel pour définir les enjeux de la continuité éducative et son utilité dans le parcours de vie de l'enfant et du jeune. L’objectif est de développer les dynamiques de concertation locales et départementales sur les projets éducatifs et de travailler avec les collectivités sur le développement de politiques de jeunesse adaptées.
Le terme éducation a une double origine latine : educare qui signifie nourrir et educere qui signifie tirer hors de, conduire vers, élever. « Nourrir et élever. Ne sont-ce pas là les deux tendances séculaires et souvent en conflit d’une éducation tantôt préoccupée avant tout de nourrir l’enfant de connaissances, tantôt de l’élever pour en tirer toutes les possibilités ? »(M. DEBESSE, « Jalons » in Traité des sciences pédagogiques PUF vol.1 -1969)
Cette double acception autour des savoirs, aptitudes et compétences est au cœur des enjeux de cohérence éducative. Œuvrer en faveur de l’égalité des chances, c’est aussi inscrire cette double approche de l’éducation au cœur de la communauté éducative en faveur des enfants et des jeunes dès leur plus jeune âge et développer leur capacité d’agir dans leur quotidien et dans la construction de leur avenir.
Plusieurs actions qui découlent de temps de travail du SDSF sont déjà à l’œuvre sur le département. Parmi celles-ci, la mise en place de la boussole des jeunes, un outil numérique à destination des jeunes de 15 à 30 ans initié par la Direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative (Djepva) et celle d'une bourse interinstitutionnelle aux projets de jeunes.
Il s'agit ici d'attribuer des financements par un jury composé des différentes institutions, d’un collège de jeunes ainsi que de représentants de professionnels de terrain pour favoriser le développement de projets de jeunes sur les territoires. Pour ce faire, un appel à manifestation d'intérêt a été diffusé par les partenaires institutionnels au second semestre 2023 à destination des associations souhaitant accompagner les structures jeunesse dans ces projets.
Une démarche qualité autour des accueils de loisirs sans hébergement (Alsh) ados se structure également sur le département et vise à développer une dynamique de réseau autour de ces accueils et permettre l'organisation par les jeunes de ces structures d'une action départementale réunissant les autres jeunes du département.
D'autres actions poursuivent cet objectif de continuité éducative comme la constitution de collectifs de travail autour des enjeux d'inclusion des enfants en situation de handicap sur les temps scolaires, périscolaires et extrascolaires, le groupe de travail pour la proposition de formations continues ou encore avec une expérimentation visant le développement des compétences psychosociales (Cps) à l'échelle d'un territoire. Les Cps sont des aptitudes cognitives, émotionnelles et sociales, utiles à la vie quotidienne. Elles
se construisent dans la durée par l’action éducative des différents acteurs des temps de vie de l’enfant. Elles peuvent être considérées comme un dénominateur commun qui incarne l’ambition de continuité éducative tout en respectant la singularité des approches de chaque acteur œuvrant dans le parcours de vie de l'enfant et du jeune.
Ces actions ne peuvent voir le jour qu'avec la mobilisation des collectivités, des associations, des professionnels, des institutionnels, des parents et des jeunes eux-mêmes afin de construire une approche concertée et cohérente en faveur de l'émancipation et du développement du pouvoir d'agir des enfants et des jeunes.
Accompagner au mieux les mineurs en difficultés comportementales
Fiche action 10 : Définir, réaliser un état des lieux et créer un réseau d’accompagnement
A la suite des divers constats opérés par les équipes des structures enfance et petite enfance, aux échanges avec les équipes éducatives du territoire et en lien avec les travaux du Contrat local de santé de Val de Garonne Agglomération (Vga), l’ensemble des partenaires s’accordent sur une augmentation des difficultés de comportement d’enfants non diagnostiqués.
Les équipes soulignent que ces comportements ont des conséquences sur l’organisation des structures, la qualité de l’accueil et impactent les professionnels.
En lien avec sa Convention territoriale globale (Ctg), l’Agglomération a souhaité proposer une objectivation des éléments du terrain afin d’adapter la formation des acteurs, l’accueil des enfants et l’accompagnement des familles en se fixant comme axes prioritaires :
- Améliorer l'accompagnement des enfants âgés de 0 à 12 ans ;
- Identifier et qualifier les troubles et difficultés pour adapter la réponse ;
- Accompagner et orienter les familles dans le parcours de leur(s) enfant(s);
- Proposer une approche pluridisciplinaire et pérenniser un réseau de professionnels.
L’action se déroulera ainsi en plusieurs étapes avec une expérimentation sur le territoire de Vga avant son extension à l’échelle départementale (fiche 11)
Ainsi, Vga a lancé une étude réalisée de mars à décembre 2022 dans le cadre de son Programme éducatif de territoire (Pedt) et du Conseil local de santé mentale par Cécile Rambourg, sociologue.
L'ensemble des professionnels et acteurs éducatifs du territoire intervenant sur les communes signataires du Pedt a été sollicité en mars 2022 : crèches, relais petite enfance, accueils périscolaires, accueils de loisirs, accueils de jeunes dispositifs de réussite éducative, écoles maternelles et élémentaires et collèges du territoire.
S’en est suivie la diffusion d'un questionnaire au 2eme trimestre 2022 avec 63 réponses qui ont orienté la proposition de la sociologue vers la mise en place de temps d'analyse de la pratique.
Les équipes ont été associées à 3 temps d'analyse de la pratique à destination des acteurs petite enfance et 3 autres pour le secteur enfance.
Les préconisations ont été présentées lors de la restitution des travaux le 20 juin afin de dégager les perspectives et d'identifier les axes prioritaires pour la poursuite du projet.