ACTU NATIONALE : LAEP
Deux études menées par la Cnaf sur les Laep (lieux d’accueil enfants parents)
Les Laep (lieux d’accueil enfants parents) accueillent, de manière libre et sans préinscription, des enfants de la naissance à l’âge de 6 ans, accompagnés d’un adulte référent (parents, grands-parents, etc.). Les principaux objectifs de ces espaces, qui bénéficient d’un référentiel depuis 2015, sont de favoriser et de conforter la relation entre les enfants et leurs parents. Ils constituent une communauté de savoirs et de pratiques permettant de nourrir et de légitimer une approche des questions éducatives.
Pour mieux les connaitre et mieux les accompagner, la Cnaf a donc lancé deux enquêtes sur ces lieux, dont nous vous livrons les premiers résultats.
Une première enquête quantitative a été réalisée en 2018 auprès des Laep sur leurs missions prioritaires, les équipes accueillantes, le nombre de familles accueillies …
Voici les principaux enseignements de celle-ci :
46 % des structures interrogées dans l’enquête sont gérées par des associations, 46 % par des collectivités locales et 7 % par des centres communaux d’action sociale (CCAS), enfin 1 % directement par les Caf. Les locaux des Laep sont mutualisés à 84 % avec d’autres services comme les Relais petite enfance (Rpe), les établissements d’accueil du jeune enfant (Eaje), les Réseaux d’écoute d’appui et d’accompagnement des parents (Reaap), les structures d’accueil de loisirs sans hébergement (Alsh), ou les centres sociaux.
En 2018, les Laep ont accueilli en moyenne 245 personnes, dont 7,5 % en situation de handicap ou de fragilité (monoparentalité, pauvreté, incarcération, familles de réfugiés) :
- 49 % sont des enfants de 0 à 6 ans révolus ;
- 36 % sont des parents ;
- 7 % sont leurs frères et sœurs qui les accompagnent ;
- 7 % sont des personnes référentes.
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D’après l’enquête, ce sont 7 familles par journée ou demi-journée en moyenne qui sont accueillies.
4 % des familles avec enfants de moins de 6 ans ont fréquenté un tel lieu d’accueil.
Les personnes accueillant les familles sont pour 83% des salariés et pour 17% des bénévoles ; les personnes animant les Laep sont en majorité des éducateurs de jeunes enfants et ensuite des professionnels de l’animation. 36% de ces personnels sont des psychologues, des travailleurs sociaux et des auxiliaires de puériculture. En moyenne, chaque structure compte 6,6 accueillants.
La deuxième étude qualitative a été effectuée auprès du personnel de six Laep en 2021, afin de comprendre la manière dont ces unités fonctionnent.
Bien que les équipes des Laep soient hétérogènes en termes d’âge, de formations et d’activité professionnelle, elles ont toutes indiqué avoir un fonctionnement peu hiérarchique et informel, en le présentant comme une plus-value pour répondre à la complexité de l’accueil de la relation parent-enfant.
Dans la majorité des cas étudiés, les temps d’accueil des Laep ont lieu une à deux fois par semaine dans des salles polyvalentes mises à disposition par des communes ou des centres sociaux. Une scénographie du lieu est alors reproduite et ritualisée, à chaque fois, afin d’instaurer un cadre familier favorable au lien entre parents, enfants et accueillantes. Celles-ci sont majoritairement dans une posture d’accueil visant à reconnaitre et à valoriser les parents dans leur rôle, une position dite de “non-jugement". En effet, la neutralité des discours et la bienveillance à l’égard des parents et des enfants sont des enjeux essentiels. Les accueillantes, en fonction de leur perception des situations, adaptent leurs interventions. Selon les cas, elles adoptent une posture de retrait et d’écoute afin que les parents s’autorégulent ou une posture professionnelle pour les accompagner.
Les six Laep étudiés accueillent en majorité des enfants non-scolarisés accompagnés de leurs mères, qui fréquentent ce lieu pour 5 principales raisons :
- rompre avec leur isolement ;
- trouver une information pédagogique pour faciliter le développement de leur enfant ;
- rechercher un réconfort et un accompagnement individualisé ;
- obtenir un soutien moral de la part des accompagnantes et des autres parents ;
- faire bénéficier leur enfant d’un divertissement.