Kaps : des colocations solidaires à loyers modérés
Kaps : des colocations solidaires à loyers modérés
Depuis 2010, l’Afev* propose à des jeunes de 18 à 30 ans d’allier engagement solidaire et petits loyers. Au sein de colocations baptisées les « Kaps », ils s’engagent à améliorer la vie des habitants du quartier où ils vivent. Présentation.
Vous souhaitez vous engager dans un projet solidaire tout en bénéficiant d’un loyer modéré ? Avec les Kaps (ou Koloc’A projets solidaires), c’est possible. Depuis 2010, l’Association de la fondation étudiante pour la Ville (Afev), reconnue d’intérêt général, propose à des jeunes de 18 à 30 ans – étudiants,
, actifs ou en service civique – de vivre en colocation dans un logement social, au cœur de quartiers populaires.
En fonction des villes, les loyers varient de 120 à 300 euros. Selon Kheira Boukralfa, responsable nationale logement à l’Afev, les aides au logement de la Caf peuvent aussi être déduites. Les caisses d’Allocations familiales (Caf) soutiennent, d'ailleurs, ces initiatives et contribuent à leur développement. Aujourd’hui, « 900 jeunes Kapseurs sont hébergés dans 270 logements. Nous sommes présents dans 39 villes en France – dont Angers, Toulouse, Marseille, Paris –, soit 70 quartiers. C’est en constante augmentation », constate Kheira Boukralfa.
Des projets pour favoriser le vivre ensemble
Une aventure que Laura, 20 ans, étudiante à Cannes (Alpes-Maritimes), a rejointe : « Je me suis tout de suite très bien entendue avec mes colocataires. Nos projets, comme celui d’une fête pour Halloween, ont parfois été annulés à cause de la crise sanitaire, mais nous avons créé un lien avec les habitants de ce quartier en leur proposant de faire leurs courses, par exemple. »
Chaque semaine, les Kapseurs doivent en effet consacrer trois à cinq heures à l’élaboration de projets variés, tels que la création d’un jardin partagé, l’organisation de matches de foot ou d’ateliers jeux avec des personnes âgées... Deux heures de mentorat auprès d’un enfant sont, quant à elles, requises. C’est ainsi que Laura a noué une belle relation avec l’enfant de 8 ans qu’elle épaule pour ses devoirs. Bowling, plage, rallye photo… ensemble, ils ont partagé de nombreuses activités.
« C’est un peu comme un petit frère, et sa famille est très accueillante. Venant d’Outre-mer, mes proches sont loin de moi et avec ce contexte sanitaire difficile, ça m’a aidé à tenir le coup. Nous avons créé des liens hyper forts, et cette expérience est très positive, tant au niveau de la coloc que du bénévolat », confie Laura.
Un encadrement et une dynamique de groupe
Pour rejoindre une colocation solidaire, la première étape consiste à remplir un formulaire d’inscription. Au mois de mai, les équipes de l’Afev se chargent de contacter les candidats pour leur faire passer un entretien de motivation. Elles les aident également à constituer leur dossier auprès du bailleur. Les Kapseurs s’engagent pour une année, reconductible, et restent en moyenne deux à trois ans.
Tout au long de cette expérience, ils reçoivent le soutien de l’Afev. « Nous planifions des temps de formation pour leur présenter les acteurs du quartier, leur expliquer comment monter un projet, aller au-devant des habitants... On organise également des rencontres entre Kapseurs pour créer une communauté dynamique », explique Kheira Boukralfa. Grâce à cette entraide, Kapseurs et habitants du quartier y trouvent leur compte. Laura, l’an prochain, toujours aussi motivée, poursuit l’aventure.
* L’Association de la fondation étudiante pour la Ville
Pour aller plus loin
Synthèse de l’étude « Kaps – Kolocations à projets solidaires : des organisateurs sociaux dans les quartiers prioritaires » sur le site de l’Afev
Mots clés
colocation
jeunes
service civique